Dorico ou Note-Performer ? – par Jean-Christophe Heckers

Dorico ou Note-Performer ? – par Jean-Christophe Heckers

Le labyrinthe des éditeurs de partitions : que choisir entre Dorico et Note-Performer ?

Note de l’éditeur : Cet article ne fait pas la Pub de DORICO ou de NOTE PERFORMER, c’est la chronique de l’expérience d’un usager éclairé et de ses propres choix, Jean-Christophe Heckers. Nous espérons que cela aidera les autres musiciens à trouver leur voie dans le labyrinthe des outils MAO.

Depuis que j’ai commencé à zizicouiller, j’ai toujours travaillé avec du matériel pauvre et, jusqu’à fin 2020, avec du logiciel gratuit (Musescore 3, en l’occurrence). Et là où d’autres se seraient rués sur les DAWs (Nde : « Digital Audio Workstation » comme le très connu Po Tools par exemple), je me suis de suite cantonné aux éditeurs de partition (Nde : midi), rien que du traditionnel – pour ne pas perdre de bien minces repères. Je dispose aussi, dois-je préciser, d’un ordinateur portable doté de peu de mémoire (8Go, le double de son prédécesseur) que je n’ai pas encore fait l’effort d’augmenter (je ne m’y risquerais pas, un spécialiste serait requis). C’est globalement suffisant pour mes besoins, cependant les banques de son orchestrales genre Spitfire BBCSO Pro, Vienna, et autres sont à éviter, d’autant que le disque dur, s’il est SSD, n’est pas non plus assez véloce.

Longtemps, j’attendis la sortie de Musescore 4, dont on promettait moult merveilles, notamment des banques de son exemplaires de haute qualité. De retards en retards, je devais perdre patience et me tourner, aimablement (mais bien) conseillé, vers Dorico et Noteperformer.

J’ai malgré tout, alors que c’était peu recommandé, dès que possible tenté Musescore et ses « Musesounds », banques spécialement conçues pour lui et uniquement pour lui : catastrophe, je n’obtiens presque que de la boue (on me suggère que le manque de mémoire n’y serait pas pour rien, ce qui me laisse dubitatif). Donc je reste fermement campé sur mes positions en conservant l’heureuse formule adoptée depuis plus de deux ans et que je ne regrette pas. L’avantage premier est que ça ne pèse pas lourd, et que question mémoire ce n’est pas gourmand. La formule me convient très bien : pas trop cher, maniable, léger, supportable par un ordi portable presque ras-les-pâquerettes, offrant des résultats plutôt pas si mal ou du moins correspondant à ce que mes oreilles apprécient.

Parlons quelques instants de Dorico. J’ai essayé les concurrents : Finale et Sibelius, renonçant à d’autres prétendants (dont un Notion réputé planter trop souvent, mais incompatible avec Noteperformer). Sibelius, bon, je trouve que c’est moche et pas pratique, Finale, pareil. Ils sembleraient plus simples à utiliser (comme Musescore), oui mais… il y a des choses qui leur manquent, et que Dorico possède (encore plus depuis la dernière mise à jour). Notons que Dorico a été développé par une partie de l’équipe ayant travaillé sur Sibelius (jusqu’à restructuration de l’entreprise), lequel a depuis nettement moins évolué. Bref. Finale pour sa part a une interface qui fait vraiment vieillot, quand Sibelius lorgne sur Microsoft Office (et faut aimer le violet), alors que Dorico se démarque. Mais ça, après tout, c’est juste de l’habillage.

Au premier abord, Dorico déroute voire rebute par une architecture moins simple. Il est découpé en plusieurs modules, un pour configurer la partition, un pour rentrer des trucs dedans (mode écriture), un pour la mise en page (mode gravure qui est du genre PAO, et j’évite encore de m’y frotter, ce n’est pas fastoche), un pour la lecture (on a là un petit bout de DAW, en fin de compte, ce dont les autres sont dépourvus). Les modules « écriture » et « gravure » ne sont pas totalement dépendants (donc si on fait une connerie dans le second, elle ne se répercutera pas dans le premier). Le logiciel est doté d’une foule de raccourcis-clavier (il y a une liste disponible, elle est très longue), et on peut faire des tas de choses que j’ignore encore. Le manuel complet fait dans les 2000 pages, je ne pense pas en faire le tour avant longtemps (quand il sera déjà obsolète). Il m’avait fallu deux semaines avant de comprendre comment ça fonctionnait et où il fallait faire quoi. Et en fait ce n’est pas si compliqué, moi je trouve que c’est même plus simple que les autres logiciels (j’ai peut-être un esprit tordu), voire plus logique, et le module lecture DAWesque est un sacré plus.

Question son, Dorico est affublé de vieilles banques Halion. Elles sont tellement bonnes que ce n’est même pas la peine de les installer, sauf crise de masochisme. Les démos sont vraiment trompeuses mais on ne va surtout pas vous dire que pour ce résultat-là faut beaucoup beaucoup beaucoup de réglages et retouches et qu’en plus l’interface est à… Dorico est aussi doté d’un mixeur à lui, mais pas du tout maniable (une horreur), les valeurs ne pouvant même pas être entrées au clavier (mais Noteperformer a le sien, bien mieux fichu, qui se pilote à la souris mais sait rester docile). Par ailleurs question plugins il vaut mieux en chercher d’autres, surtout pour la réverb. Rien de catastrophique mais ça reste très moyen. Honnêtement, le gros défaut de Dorico c’est vraiment le mixeur qui a réussi à passer au travers de diverses mises à jour en se faisant oublier, alors que tout le monde s’en plaint.

Et Noteperformer, au fait, qu’est-ce que c’est ?

Pour faire court, c’est historiquement une librairie orchestrale utilisant de la synthèse sonore à partir d’échantillons très réduits, seuls quelques instruments étant totalement virtuels. D’où une taille ridicule, d’une part, et pour les développeurs un défi particulièrement corsé. Au fil des mises à jour s’est révélée une limite dans l’amélioration de certains pupitres, notamment les cordes qui en l’état actuel des techniques resteront ce qu’elles sont. C’était impossible tout en restant une librairie poids-plume, d’où un petit virage pris récemment, à savoir permettre aussi d’utiliser des banques tierces avec la même facilité d’utilisation qu’on connaissait jusqu’alors avec NP. Ce qui n’a pas plu à tout le monde (ouin-ouin on voulait de meilleures cordes, ouin-ouin c’est quoi ce truc) mais a laissé sur le cul les autres.

Je vais en rester à la banque de sons par défaut, puisque c’est la seule dont je dispose. Le principal défaut relevé pour Noteperformer, c’est qu’il sonnerait maigre. Je rajouterai que la réverbération qu’il propose est plutôt creuse. Et que le vibrato des cordes est par défaut trop insistant (et désagréable). Le second gros défaut… c’est qu’il n’est utilisable que sur Dorico, Finale ou Sibelius. Le troisième défaut, dont je n’ai cure (hélas), c’est qu’il n’est prévu que pour le « classique », autrement dit si vous faites de l’orchestral ça ira, sinon il faudra penser à vous fournir ailleurs. Pour le jazz, par exemple il est inadéquat.

Les trois principales qualités sont : le prix (117€) avec mises à jour gratuites (même quand elles sont majeures), l’utilisation possible même avec un bourrin doté de peu de RAM (à 4Go ça fonctionne encore, mais évidemment avec 8Go ce sera mieux), le poids (entre 1 et 2Go sur disque, plus léger on fera difficilement). Pour ceux qui sont dotés de machines puissante, Noteperformer peut aussi piloter certains VSTIs tiers, et avec brio (faudra payer un supplément en conséquence, mais éviter de se faire ch… n’a parfois pas de prix).

Dans toutes les vidéos comparatives, notamment récemment avec les gratuites Musesounds créées pour le gratuit Musescore 4, on évite soigneusement de relever une petite chose pas insignifiante du tout. Noteperformer est avec obstination présenté brut de décoffrage, alors que les Musesounds, c’est toujours en appliquant les MuseFX indispensables. Forcément l’avantage est aux Musesounds. Mais Musescore et ses banques de son dédiées réclament de la bécane de compétition (RAM : 8Go minimum et ça va pédaler dans la semoule, 16Go recommandés, si on en a 32 ou plus c’est impeccable). Et puis ça pèse ses 15Go. Les Musesounds, en version quasi brute mais avec un peu de réverb, moi je dis que c’est pas si merveilleux qu’on le dit (les échantillons ne sont manifestement pas tous normalisés – ce qui s’entend d’ailleurs même dans les démos – et même certains sont carrément loupés, la réverb est… euh… facilement excessive, les fins de notes sont brutales grâce à des relâches foireuses, il y a des articulations grippées, j’entends pas mal de souffle, enfin bref il reste du boulot avant que ça rivalise vraiment avec ces choses qui coûtent dans les 500€ mais réclament moins d’ajustements à l’utilisation). Noteperformer tel quel avec sa réverbération pâlichonne, y a pas à dire, ça fait pauvre certes, mais c’est sans doute ce qu’il faut pour une comparaison honnête avec une banque de son qu’on aura correctement ajustée.

Les démos montrent donc ce qu’on peut obtenir avec les Musesounds (et effectivement ça en jette), je n’en connais qu’une qui montre ce qu’on peut tirer de Noteperformer si on s’en donne les moyens, comparativement à une banque de sons réputée et à un véritable orchestre que tous les chefs rêvent de diriger.

Pour les Musesounds, comparaison avec le même orchestre ici,  ; sans réajustements ni rien d’adéquat pour que les deux puissent se rapprocher :

M’est avis que Noteperformer et Musesounds ça doit bien être équivalent, si on s’y prend bien. Donc on pourrait dire qu’il y a avantage à la grosse banque gratuite, sauf que… sauf… que… le violon solo est tout moche (et il enchaîne les notes avec un petit ou un gros glissement désagréable – ce que font d’ailleurs aussi les autres instruments dès qu’on leur donne une bonne occasion de le faire), pour moi c’est rédhibitoire. Lorsque je tripotais du violon, jamais je ne changeais de note en glissant le doigt sur la corde : alors qu’est-ce que c’est que ce truc-là, franchement ? Si je rajoute certains bruits parasites, je commence à m’agacer ferme. Et puis le poids, quand même, c’est pas rien. Et puis si Noteperformer n’est compatible qu’avec trois logiciels, les Musesounds c’est à usage exclusif de Musescore. Que dire alors, sinon que je préfère me passer de Musescore (qui a perdu certaines options de la version 3, lesquelles seront peut-être de retour pour la version 5) ?

Certes, Musescore peut encore être utilisé avec les soundfonts (le format sf2, héritier du sfz), et j’en ai quelques unes qui sont tout à fait exploitables voire qui sonnent très bien. Mais, fort curieusement, en matière de crescendos sur une seule note (on en prendra une bien longue, tiens) la version 4.1 n’arrive pas à ce qu’ils soient progressifs. En marche d’escalier, par paliers, oui, jamais on passera d’un pppp à fff de manière fluide. Question de mémoire de mon bourrin ? Je doute : la version 3.6 faisait ça très bien, et avec le sourire (bon, je peux donc toujours utiliser celle-ci si je veux, après tout, même si ça demande quelques contorsions pour obtenir une exportation en flac qui soit supportable : deux ou trois étapes sont indispensables, dont le mixage des pistes avec Reaper).

Ah, une dernière petite tape sur Musescore : ses banques de son, à l’instar des soundfonts d’antan, sont rigides et on ne pourra pas leur demander plus de trémolo ému ici, et un peu moins là – alors que NP peut le faire (avec Dorico cc105 et cc 106 seront vos amis, même d’ailleurs quand il s’agira des réglages initiaux à appliquer – selon votre convenance – histoire d’échapper aux valeurs par défaut de NP qui, hélas, nuisent aux violons).

Et alors ?

Donc, en ce qui me concerne, Dorico et Noteperformer. Et puis c’est tout. Je me disais que je pourrais coller une grosse banque pas excessivement gourmande que NP piloterait, genre Synchro Prime, mais je me demande si j’en ai vraiment besoin… et puis c’est cher, quand même.

Bon, quand même, qu’est-ce qui ne va pas avec Noteperformer ? Qu’est-ce qui me gêne vraiment ? Pas grand-chose en vérité. Quelques ajustements suffisent pour obtenir ce qu’on obtiendrait avec des banques classiques à gros échantillons colonisant l’essentiel du disque dur. Un exemple ? Ceci, et pourtant c’était en 2018, donc avec une version nettement antérieure (et avec Sibelius), et s’il y a plus flatteur c’est quand même sacrément convainquant :

Le vibrato des violons, comme déjà dit, ça se règle. (Celui qui me déplaît est ici léger, ça tremblottouille quand même un peu trop pour moi). Mais, et j’en reste aux cordes : si on veut un jeu « sul tasto » ou « sul ponticello », ce sont des techniques qui sont bien possibles, mais… ben la différence avec un jeu normal est si légère que ça ne vaut pas le coup d’en parler (avec les Musesounds la différence est audible, enfin plus, enfin disons que j’ai réussi à la remarquer). Ah, et les roulements de timbales ou de grosse caisse, ça peut faire mitraillage. Mais en fait en écoutant les Musesounds, ben je constate que ma façon de tricher (en utilisant les trilles à la place des trémolos) n’a rien d’impertinent (hum !). Quant aux autres regrets que je peux avoir ils ne sont pas dus à Noteperformer mais à Dorico (qui permet seulement du glissando chromatique, pour ne prendre qu’un petit défaut qui de temps en temps me préoccupe lorsque j’aimerais bien introduire des effets louches dans mes partitions). Évidemment il y a aussi des instruments qu’on aimerait avoir, ou qui ne sont pas exceptionnels (le triangle, le piano et la harpe…) mais soit on peut s’en passer (le triangle, franchement, est-ce indispensable ?) soit on peut le remplacer (pour le piano, j’ai opté pour Pianoteq de chez Modartt, récupérant du même coup des clavecins, des cloches tubulaires, une harpe, plein d’autre modèles de pianos et un cymbalom). Quand on n’est vraiment pas content, le Noteperformer Playing Engine permet de se tourner vers quelques autres ensembles (démonstrations disponibles sur la page Youtube de Noteperformer).

Les trucs en plus : Equalisation / Stéréo / Reverb / Dynamique

Et si on veut en rester à Noteperformer pur sans additifs, il faut un minimum de bricolage (et d’ajustement des cc104, 105, 106, au minimum, pour les cordes).

Et là, mon choix s’est porté sur les outils suivants (dans l’ordre d’utilisation).

Égalisation : TDR Nova (https://www.tokyodawn.net/tdr-nova/)

Tokyo Dawn Records fournit quelques plugins dont les versions gratuites valent déjà bien le détour (Nova pour l’égalisation, Kotelnikov pour la compression, Vos SlickEQ pour le mixage/mastering). Si je n’utilise globalement désormais que Nova et VosSlicqEQ, c’est que Kotelnikov fonctionne très bien mais… j’ai choisi une autre option (un peu radicale mais qui marche).

J’ai trois réglages utilisés, un pour les violons (s’agissait de leur donner du corps et de calmer l’excès de trop hautes fréquences), un pour les altos (je leur donne aussi un peu de poids), un pour le canal principal (j’ajuste encore un coup pour tout le monde).

Extension de la stéréo : Ozone Imager (https://www.izotope.com/en/products/ozone-imager.html) ou A1StereoControl (https://a1audio.alexhilton.net/a1stereocontrol).

Noteperformer peut sembler un peu étriqué, il s’agit de lui faire un peu mieux remplir l’espace.

Jusqu’à il y a peu j’utilisais Ozone Imager (de chez Izotope), qui pouvait avoir des effets néfastes sur la stéréo (j’ai eu des cas où un instrument sur ma gauche se retrouvait sur ma droite, parce que j’avais forcé un peu), l’effet à appliquer ne devant pas dépasser 15%, en tout cas moi au-dessus de 20% j’ai eu quelques surprises. Et puis je me suis souvenu de quelque chose.

A1StereoControl, je l’utilisais jadis avec Musescore 3, mais il avait le petit défaut de rendre le son des cordes un tantinet « râpeux », parce que les soundfonts, disons, dans certains cas c’est pas du super-qualiteux et que A1SC réussissait surtout à en accentuer les défauts. J’y suis revenu, parce que ce petit inconvénient a disparu, et que la spatialisation obtenue me semble parfois meilleure qu’avec Ozone ou autres similaires. Pour l’orchestre, ça rend très bien, très net, très propre, pas fouillis du tout, bref j’aime bien. J’ai constaté qu’il me permettait aussi d’évacuer certaines « interférences », notamment quand violons I et II sont à l’unisson (parfois y a aussi les altos de la partie). Mais faut rester prudent quand même, j’y vais avec modération. Parfois j’utilise l’un, parfois l’autre, avec des valeurs similaires, Ozone étant vaguement plus subtil dans certaines situations.

Réverbération : Dragonfly Hall Reverb (https://michaelwillis.github.io/dragonfly-reverb/)

Comme celle de NP est pâlotte et brumeuse, et que celles fournies avec Dorico ne réussissaient pas à me convaincre, je devais conserver une réverb que j’utilisais déjà avec Musescore 3 (ou plutôt durant d’épiques séances de « mixage » avec Reaper).

Je n’utilise depuis cinq ans que cette libellule-ci, car je n’ai jamais trouvé mieux (question de goût). Pour avoir essayé quelques machins coûteux censés faire des miracles, je peux dire que payer 200€ pour avoir en gros la même chose n’est pas indispensable. Quant aux réverbérations à convolution, j’ai abandonné l’idée de m’en servir, d’abord elles sont gourmandes en biffetons et ensuite ce n’est pas toujours l’idéal. Dorico est fourni avec REVerence, si je m’ennuie un soir de pluie je pourrais toujours faire des essais de paramétrage du machin, mais le rendu ne me plaît globalement pas (aucun des espaces fournis ne m’a convaincu, j’ai eu la flemme d’aller chercher plus loin). Dragonfly en revanche ne m’a jamais déçu. Donc j’y reste fidèle. Et puis j’ai presque trouvé le réglage qui me convient, assez bonne raison pour ne pas chercher de midi à quatorze heures.

Attention, les dernières versions requièrent un Open GL bien à jour pour que l’interface s’affiche correctement.

Ajustement de la dynamique : Free Clip de Venn Audio (http://www.vennaudio.com/free-clip/)

Et voilà pourquoi je ne compresse plus que rarement. Je règle le niveau d’entrée (+8db à +12db– oui je sais c’est beaucoup mais pour mes besoins c’est l’amplification minimale), et Free Clip fait le boulot d’éviter la catastrophe presque quoi que je fasse. Utilisation simple, rendu impeccable à moins que j’aie fait des bêtises ailleurs. Je m’étais efforcé dans une composition de pousser mon « orchestre » dans ses derniers retranchements, avec Free Clip je n’ai jamais réussi à retrouver la charmante saturation que j’obtenais auparavant quel que soit le compresseur utilisé.

Voilà, je pense qu’on aura fait le tour.

Au final…

Moi, on m’avait dit qu’il fallait un ordi avec 32Go de mémoire, un disque SSD hyper-rapide, plein de banques de son pour l’en remplir à ras-bord, dépenser en gros un minimum de 4000€ pour commencer, je m’en suis sorti pour en gros le tiers d’argent et de mémoire et je ne pense pas avoir besoin de plus avant un certain temps voire jamais, parce qu’on peut s’en sortir très bien. Pour débuter, en tout cas. Et plus tard aussi, estimé-je.

Et puis je vais vous confier un truc. Musescore et les Musesounds, il m’aurait fallu dépenser plus que cette somme rien qu’en matériel. Alors pourquoi ne serais-je pas heureux des choix faits question matériel, logiciel et bibliothèque orchestrale ? Pourquoi aurais-je dû me priver de quelques jours de vacances pour un éléphant qui a du mal à écraser les mouches ? Noteperformer, bien caressé dans le sens du poil, ça rend aussi bien que certains mastodontes à 500 ou 800€ pièce. Il y a des limites, bien sûr, mais on peut souvent les contourner. Peut-être bien d’autre part que Musescore finira par devenir une alternative plus que valable, mais je pense qu’il va falloir attendre encore longtemps. Et que je n’aurais même plus envie d’abandonner le couple Dorico+Noteperformer. Parce que ça fonctionne très bien, que j’en tire des sons agréables, malgré des moyens matériels limités. Et ma foi, autant faire plus avec peu que peu avec plus, non ?

NDE : Jean-Christophe Heckers est un musicien et écrivain que vous pouvez retrouver sur BandCamp avec de nombreux exemples de ses réalisations musicales : Musique | Jean-Christophe Heckers (bandcamp.com)

Rédactrice/Rédacteur Invité(e)

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2 commentaires sur “Dorico ou Note-Performer ? – par Jean-Christophe Heckers

  1. Très bon article, complet et vraiment intéressant, je suis guitariste et NotePerformer me tente bien pour travailler sur mes musiques, à première vue il y a du potentiel à un prix plus que correct, merci pour le retour d’expérience.

  2. PS 1 : Un condensé de toute ce que je n’aime pas avec les Musesounds: https://www.youtube.com/watch?v=KKFFt_ECBv4 (j’ai découvert – et ce n’est pas du tout évident – qu’il fallait utiliser le violon solo 2 pour éviter ce qu’on entend ici). Pourtant, certains parviennent à obtenir vraiment autre chose: https://youtu.be/iskN_-Kk1G0?si=losvFySvixl18TVT (et j’ignore encore comment y parvenir – les secrets sont jalousement gardés). La question est alors: avec quel matériel, quels plugins, quels paramètres? Si on a l’outillage approprié et qu’on y arrive sans trop se forcer, là évidemment pas besoin d’aller chercher plus loin, Musescore et ses sons sera le meilleur choix. L’outil ne sera pas modulable et malléable (par exemple si on veut jouer sur le vibrato, les diverses articulations), mais en comparaison des banques concurrentes similaires, franchement on pourra s’en satisfaire. Et hop, 900€ d’économisés.

    PS 2 : Question « reverbération à convolution », ma foi je viens de me rendre compte qu’on pouvait plus ou moins simuler ça (d’une part), et (d’autre part) qu’hormis si on veut se rapprocher d’une prise de son à tête artificielle, qu’on peut « placer » aussi les instruments en profondeur (Dorico le permet sous certaines conditions, les autres je ne crois pas), qu’on a une bécane survitaminée (l’empreinte sonore utilisée pour vous mettre dans une salle prestigieuse – au pif le Concertgebouw d’Amsterdam – pouvant atteindre le gigaoctet pour certain plugin hongrois), eh bien on peut faire sans. Et plein de sous là aussi mis de côté.

    PS 3 : Je suis assez obsédé par le vibrato de Noteperformer, j’ai enfin réussi à m’en sortir – je l’ai un poil ralenti, mais avec la réverbération appliquée désormais je peux l’accentuer – et enfin je n’ai plus à me plaindre (nonobstant que je vais devoir tout mettre à jour sur Bandcamp). Sauf des vidéos Youtube de la part d’utilisateurs de Sibelius qui, les pauvres, semblent incapables d’intervenir ou n’y pensent pas ou alors ne sont pas dérangés. Tout est question de bons réglages, et ça se joue à trois fois rien.

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