Tournage d’un clip dans le désert pour Ni!L
J’ai tourné un clip dans un désert. C’est fou ! Il faut absolument que je te raconte cette aventure, les coulisses, l’envers du décor et les anecdotes, tout ça, tout ça ! Si toi aussi, tu es sur le point de faire un clip mais que tu souhaites utiliser des images existante, je te partage mon expérience à travers un précédent sujet traité en vidéo : COMMENT RÉALISER UN CLIP dans laquelle je te dévoile des trucs qui t’aideront à coup sûr! Mais pour en revenir à mon nouveau clip, si t’as la flemme de lire aujourd’hui, rendez-vous en bas de l’article pour l’écouter à travers la vidéo, je te raconte tout…
Ni!L – Le groupe!
Presque un an bientôt pour le labo Nico et je ne t’ai pas encore trop parlé de notre groupe à Bastien et moi : Ni!L. Il se pourrait qu’il y ait de la pub subliminale dans le décor sur mes vidéos ! Si tu regardes bien, tu peux y voir notre dernier album en date sortie début 2020 avec un énorme projet de tournée derrière. Le corona tour ! Oui, ce n’était pas trop une année à concert 2020 !
Au lieu de faire ces concerts, on a beaucoup composé avec Bastien et du coup en s’est de suite plongé dans un projet de nouvel album. Et le clip qui vient de sortir est donc le clip du premier single de ce futur album à paraitre en 2022
Le titre se nomme Bardenas. C’est le premier titre qu’on a composé durant cette période. Il s’est d’abord appelé Next. Oui, on a souvent des titres explicites au départ :
Next, Triolet, Pas triolet, la 5, la 8, Marteau (celle-là elle nous fait penser à Tool, Tool / marteau ! blague de musicien bricoleur), Purgaaa (ça c’est le bruit du roulement d’intro du morceau, ça fait purgaa..)
Des fois c’est tellement le bordel ces titres que je me trompe 3 fois de session Pro Tool pour ouvrir celle sur laquelle je veux vraiment travailler !
Pour le texte, j’ai eu envie de parler du confinement, et de ce moment particulier que l’on vit, distanciation sociale, métier non essentiel… Tout ça m’a fait penser à un désert, désert social, culturel.
J’en parle à Bastien et il me dit :
« Ça serait trop cool que l’on tourne un clip dans un désert du coup ! »
Bastien
Mais bien sûr, comme si j’avais un désert dans la poche. En réalité : Presque, un peu de géographie : nous vivons à Pau et le désert des Bardenas se trouve à 4 heures de route. C’est Jouable.
Du coup on se lance.
Je me renseigne vite fait quand même et on me dit stop ! Les Bardenas c’est compliqué. Très touristique, il faut des autorisations pour faire voler un drone et il y a plein de bases militaires. Bref, on me conseille un autre désert juste à côté : le désert de Los Monegros.
Merde, on annule tout, la chanson s’appelle déjà Bardenas! (Blague nulle !)
Bon c’est parti… On monte le projet Los Monegros.
Bordenas à Los Monegros
J’appelle mon ami parisien Guillaume qui est caméraman de profession. Il est libre un week-end d’octobre. C’est parfait. J’en parle aussi à mon meilleur ami Jean-Mi, photographe de formation, pour qu’il fasse partie du voyage. Entre temps, je sors mon arc, mes flèches d’amour et je décoche en pleine cible un bon sniper Cupidon ! Bref, je fais rencontrer Jean-mi à Delphine, Delphine à Jean-mi et du coup depuis, ça roucoule. On amène Delphine avec nous. Une présence féminine sera de bon aloi pour tempérer les ardeurs de 4 jeunes hommes en voyage (certain sont plus jeunes que d’autres).
Là, je dis à Bastien qu’il faudrait quand même que l’on aille repérer l’endroit histoire d’être efficace le jour J. Ni une ni 2, nous voilà partis le 25 septembre. On regarde sur le net où il faut aller et on repère une petite ville qui semble être la porte d’entrée du désert : Sariñena.
L’idée est simple, faire l’aller-retour dans la journée avec repérage des lieux. 3h36 l’aller. 7 heures de bagnole dans la journée. A peine bourrin!
Le voyage se passe bien, on arrive à Sariñena. C’est une toute petite bourgade entouré de désert… Et non : Zéro désert autour de nous. Juste du maïs, mais beaucoup de maïs, des champs à perte de vue. On tourne en rond, on fait demi-tour. Des maïs, des maïs et encore des maïs ! Mais c’est quoi se bordel ! En réalité on a appris ensuite que le désert de Los Monegros est un désert « artificiel ». Les espagnols avaient besoin de pâturage d’espace et de bois, hop on coupe tous les arbres de la foret du mont noir ! HAaaa los monegros ! Ok
On avait repéré sur internet qu’il parlait de Tozal, des espèces de formations rocheuses en plein désert. On rentre les coordonnées GPS de l’un d’eux et on quitte très vite le bitume pour se retrouver sur des pistes avec des ornières des gros cailloux, bref mon Renault Scénic me fait encore la gueule !
Au bout d’un moment, on est obligé de s’arrêter sinon on ne redémarre jamais. Il y a une cote à 100000 devant nous et des parties boueuses de chaque côté ! On sort de la bagnole et on tombe sur un premier spot magnifique. On reprend la bagnole, on revient à la civilisation pour mieux repartir sur une espèce de route en cailloux : la route de Jubiere ! 15 min à 40 km à travers les maïs pour tomber sur un second spot absolument fou. Un grand rien, une grande zone plate en terre sèche avec les montagnes au fond. Il n’y a personne. J’avais lu sur le net que la densité de population était de 7.36 habitants au km². Quand tu sais que la Creuse qui est considérée comme une des régions les moins peuplé de France est à 20 habitants au km² ! Juste Fabuleux. Spot N°2 OK.
Retour à la maison, passage par le lavage de la caisse au triple karcher. Sinon ma femme me découpe en Apéricube et gros dodo car 7 heures de bagnole, cela déboite un peu quand même ! A partir de là, écriture du scénario avec Bastien et en même temps organisation de l’intendance.
J’avais envie qu’on se mette bien ! J’ai donc décidé de louer une maison sur airBnb. J’ai trouvé une petite maison à Fraga, une ville un peu plus au sud du désert.
Une fois que c’est payé et que je me suis bien enflammé, je regarde sur Google Streets les alentours. Je reconnais pas du tout le bordel des photos d’airbnb. Je fais un mail au contact, un certain Joaquim et grâce à Google translate, je comprends qu’il faudra aller chercher les clés à l’adresse indiquée sur airbnb et que Joaquim nous amènera à la maison. Ça pu l’arnaque. Bon je croise les doigts!
8 octobre 2021 : c’est parti!
On récupère Guillaume qui arrive de Paris à la gare de Pau et on trace directement avec lui et Bastien. Delphine et Jean-mi nous rejoignent dans la soirée.
On arrive à Fragaa lieu de rdv. Un grand immeuble. Bon, déjà il y a le nom de Joaquim sur l’interphone. Je sonne et personne ne répond. L’angoisse monte. Je décide de l’appeler. Il faut savoir que je suis une bille en espagnol.
Je sais dire : A dondé esta el sénior zapatero. Traduction : où est monsieur chaussure. Alors Ça en jette mais c’est complètement inutile !
En vrai, je sais dire : Une caña: Ça c’est pour boire, Pintchos, ça c’est pour manger, et petit club ça c’est pour faire la fête. Quoi? Non? Ça veut dire maison close? Vraiment? Je ne le savais pas. Hahaha !
Joaquim décroche, on baragouine trois trucs : Ola jachim, balé balé (ils disent balé tout le temps) tu esta pas à ta casa Joaqim, nosotros attendamos là, bougo tu culo ! (Un espagnal presque parfait en somme)
On se comprend et Joachim arrive et nous amène dans la campagne. On fait 15 min de petite route. Le mec s’est un sérial killer, il va nous découper dans un champ de figue, c’est pareil ! ca va finir mal !
La maison est nickel, on s’installe, on prépare des pizzas, Delphine et Jean-mi arrivent pour une bonne petite soirée.
Matin 1, douche 1 : Pas d’eau chaude ! Là, il y a la team courageuse qui tente la douche glacée et la team dégueu qui reste dans son jus.
On démarre pour le désert de Los Monegros. On retombe sur notre premier spot et la commence 2 jours de tournages absolument parfaits, tous s’est passé comme prévu. C’était fou, décor de dingue, lumière de dingue, ambiance de dingue, le bonheur quoi.
Premier soir on regarde nos gueules. Merde on a oublié la crème solaire! On est tout rouge ! Entre temps on a trouvé la chaudière qui est à l’extérieur de la baraque, eau chaude, apéro opulence.
Second jour de tournage, est identique au premier. Un jour pour y aller, deux jours de tournage, un jour pour revenir des souvenir plein la têtes et un sacré sourire sur nos visages.
Montage, étalonnage et voilà le clip Boardenas
On en est hyper fier. Le titre en lui-même, le texte, et ces images de fou !
Donc plus qu’un truc à faire, le regarder :