Bono contre le téléchargement illégal, n’importe quoi comme arguments

« Sais-tu de quoi tu parles, man! », c’est la première chose qui m’a passée par l’esprit après la lecture de l’article: Bono appelle à lutter contre le téléchargement illégal et vraiment, de par ces propos, on voit clairement qu’il ne connait rien à rien au débat de fond de la question.

L’article ne rapporte pas que des sottises, en effet ce paragraphes fait l’exception:

«Une décennie de partage et de vol de fichiers musicaux a montré à l’évidence que ceux qui en souffrent sont les artistes (…), précisément les jeunes auteurs compositeurs de chansons qui ne peuvent pas vivre de la vente de places de concerts et des ventes de T-shirts», poursuit Bono.

Sinon, à mon avis, le reste c’est de l’esprit de bottine et une réflexion très simpliste sur la taille des fichiers lorsque la vraie problématique est beaucoup plus complexe que les raisons évoquées dans l’article. Bono semble oublier les dimension de vie privée et que tous les paquets sont égaux sur le web.

Selon lui, les efforts mis en oeuvre par les Etats-Unis pour lutter contre la pornographie infantile sur internet et ceux déployés par Pékin pour traquer les cyber-dissidents démontrent qu’il est «parfaitement possible de suivre» le contenu circulant sur le web.

Bono, mets ça dans ta pipe:

  1. Suivre le contenu, ça veut dire identifier le contenu et contrôler le flot de données.
  2. Donner le rôle de la « police du web » aux États-Unis, c’est mettre la neutralité du web à la poubelle.
  3. La taille des fichiers et le temps de téléchargement n’avantage pas le piratage de la musique sur les autres industries comme les films, logiciels et jeux vidéo puisque les pirates sont patient pour les transferts de gros fichiers.
  4. L’exemple du téléchargement de la série 24 heures en 24 secondes, on est encore loin de là et je crois que Bono oublie le fossé numérique…

Pour finir, il ne faut pas oublier que même si le téléchargement illégal fait ses dégâts sur l’industrie de la musique, on ne parle pas très souvent des gens qui de cette nouvelle manière de partager la musique découvrent des artistes qu’ils n’auraient peut-être jamais découvert autrement et finissent par faire l’achat de leur musique. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui prendront « gratuitement » sans jamais dépenser pour obtenir la musique qu’ils désirent, mais à ce point ça devient un combat contre la conscience des gens ce qui à mon avis est très difficile et quasiment perdu d’avance. Je crois que la vraie solution de cette problématique réside ailleurs et je terminerai en citant un autre article qui résume bien cette nouvelle perspective.

Artists like Billy Bragg of the Featured Artists Coalition (FAC) have argued that the music industry needs to find ways to “monetise their behaviour” not discourage it.

Lisez mes autres billets ne concernant pas la musique sur mon blogue en plus de la section musique musique.

TapaGeuR

Il y a des moments où le cynisme passe pour de l’intelligence, où l’indifférence passe pour de la sagesse. — Luc Picard

4 commentaires sur “Bono contre le téléchargement illégal, n’importe quoi comme arguments

  1. La vérité, c’est qu’on s’en fout de ce que raconte Bono. On s’en tamponne.
    Qu’il continue à ne pas payer d’impôts mais en silence, sans donner des leçons qui ne font que confirmer son ignorance, sa bêtise crasse et son hypocrisie.
    le 21ième siècle se fera sans lui et c’est très bien comme ça.

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