Bernard Adamus dans les brumes des Francofolies

Bernard Adamus dans les brumes des Francofolies

Parfois…vaut mieux respecter les échelles que de mettre le feu dans un tas de paille.

MISE EN CONTEXTE

Déjà, je comptais les secondes depuis la nuit trop courte que je venais tout juste de passer, plus occupée à discuter du sort des gens au Saint-Ciboire en compagnie d’inconnus que je ne reverrai jamais qu’à penser à dormir pour survivre au lendemain. Malgré tout, après avoir mesuré l’étendue de la profondeur des gens issus de la douce campagne qui me sert de pied d’assise professionnelle, j’anticipais délicieusement ce début de weekend qui s’amorçait sous un soleil vagabond. Je voguais silencieusement entre clémence et folie, juste pour que l’attente soit plus courte et qu’enfin je franchisse la palissade interdite. Peu m’importait: je ne voulais que m’enivrer au son de bonne musique en bonne compagnie, sans plus. C’est tout simple.

Je reviens tout juste de voir le meilleur petit band de Montréal en ce moment, le seul qui sait allier si bien grivoiseries et bluegrass, blues et folie, racaille et country (mmm, associations randoms louches). Je vous en reparlerai plus longuement dans un avenir rapproché (demain). Cath-ou-celle-qui-observe-plus-vite-que-son-ombre et moi nous empressons de fendre la foule à toute vitesse histoire de rejoindre quelques copains qui traînent sur la Place des Festivals. Eux aussi, des fans de  »Berny ». On décide alors de s’avancer parmi cette marre de monde qui s’entasse devant nous et d’affronter le  »mur-des-gougounes-trop-nombreuses ». On s’arrête en plein milieu et on commence à apprécier la chaleur humaine qui s’élève tout autour de nous: je ne sais trop combien il y a de gens, mais je sais ô combien c’est important. On vient voir celui qui parle la langue du peuple. Qu’on comprend avec nos trippes. Qui nous fait tripper depuis bien plus que l’an passé, année charnière de son couronnement des Francouvertes. On vient le voir lui aussi, la personne derrière le personnage et les sacres, derrière le bois et les ancrages éphémères. On vient voir Bernard Adamus….et je suis toute excitée. (hey woah…n’y pensez même pas!)

BERNARD ADAMUS SUR LA SCÈNE PRINCIPALE DES FRANCOFOLIES DE MONTRÉAL

Il commence tranquillement. Comme pour installer une ambiance de proximité avec la foule…qui est gigantesque. Qui est…trop nombreuse pour lui, probablement….Après une chanson pratiquée seulement 4 ou 5 fois (qui est correcte mais à réécouter plus en profondeur), le Fou de l’ïle suit de très près avec la réputation personnelle qui le précède:  »ahhhhhh,c’est ma touuuune! ». Ça commence en force. J’ai la fébrilité plein les veines et sans aucune inhibition vaine je suis prête à groover toute la soirée. Yeah.

La collaboration avec Marie-Pier Arthur fut assez drabe. Les deux styles se mêlent difficilement. Je ne vois pas le lien vraiment de cet alliage impromptu…

Confession #1: Pourquoi intégrer absolument des collaborateurs quand cela ne  »fitte » pas  »PANTOUTE? »

C’est…là que c’est arrivé. LÀ. Là….que j’ai remarqué que quelque chose clochait. Que le show était peut-être de trop grande envergure pour la nature de l’artiste, ACTUELLEMENT. L’arrivée de Fred Fortin a déclenché l’attitude groupie en moi mais…ce ne fut qu’éphémère et sans pitié. Les œuvres musicales de Fred Fortin étant très complexes, ne les manipule pas qui le veut sans en maîtriser l’essence fondamentale (même le pianiste de Karkwa a déjà dit de Plastrer la Lune qu’elle était quasi-impossible à déchiffrer, c’est tout vous dire…) La première chanson de collaboration avec Fred Fortin fut…catastrophique.  »Je suis venu mettre la marde dans ton show!  » de lancer ce dernier à un Bernard Adamus pas mal ébranlé. Pour la seconde, il en vient même jusqu’à oublier quelques lignes….de paroles.  »Scusez, on s’est fourrés. Le Quai des Brumes est bin plus grand à soir. Demain, on va aller jouer dans les bars pis ça va être bin correcte.  »  Ouain….je ne pourrais pas être plus d’accord.

Confession #2: les paroles sont primordiales dans mes oreilles. J’aime les mots. Ne me dites jamais n’importe quoi. Je m’en rendrai compte un jour ou l’autre. Je fuis les imposteurs comme la peste. Forcez-vous. Voilà c’est dit.

Donc…Berny oublie ses paroles et Fred doit venir lui jouer ses accords dans l’oreille. MMmm….ça va mal. Dès lors, les étoiles qui se tenaient dans mes yeux depuis le début commencent à se décrocher. Son band n’a pas trop l’air de l’écouter. Le musicien qui joue de l’harmonica, vers la fin du show,  manque tellement son entrée qu’on voit Berny lui dire:  »ok, vas-y! Là, là! » en gros plan sur l’écran alors que les temps sont vides depuis tres longtemps. Attends pas ton loop, mec. Saute. C’est tout.

Brun (la couleur de l’amour) rallie les gens assurément, et même le Bol… ne réussit pas à faire lever la foule (ce qui aurait dû être le cas). Par contre… la collaboration avec le groupe Gatineau obscurit tellement la nuit que je n’y vois même plus l’intérêt d’y prêter attention.

Confession #3: Je n’aime pas DU TOUT Gatineau. Surtout la chanson sur les mères. C’est n’importe quoi. Damn. Ça me fâche d’entendre cela.

Le show se termine avec quelques Canailles sur la scène et je décide de m’en aller. Pour son rappel, il décide de nous accorder sa guitare pendant au moins 5 minutes avant d’entamer Acapulco…HEY! YA PAS QUELQU’UN SUPPOSÉ FAIRE CELA POUR TOI AUJOURD’HUI, BERNY? PENSE-Y!

CONCLUSION

Bernard Adamus est tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement, tellement….meilleur dans une petite salle qu’il devrait y rester pour un temps, soit tant que son show ne sera pas rodé au quart de tour. C’est impardonnable de faire tant d’erreurs devant des milliers de gens….

Toutefois…vous savez quoi? L’erreur est humaine et moi je lui pardonne. Parce que je l’ai vu avant. Je sais ce dont il est capable. Je sais qu’il peut mettre le feu partout…mais surtout….J’aime ce qu’il me dit dans ses chansons. La vraie profondeur des gens se mesure peut-être à travers les erreurs qui les habitent….

Enfin bref…Bernard Adamus n’est pas l’item d’un grand public, ou juste des masses qui se déplacent en automate sans trop connaître ce qui s’y trouve. Bernard Adamus existe pour la proximité et cette chaleur humaine qui se dégage de lui dans un environnement petit et familier.

BERNARD, RETOURNE DONC AU QUAI DES BRUMES HISTOIRE QUE J’AILLE TE VOIR TOUS LES SOIRS POUR T’ENCOURAGER.

J’t’aime pareil, tsé.

Enjoy, bande de fous!

Anecdote de groupie: j’aimais VRAIMENT MIEUX les  »back vocals » qui s’exclamaient derrière moi avant de changer de place durant le show que ceux qui s’y sont jetés après. Caline.

Anecdote de groupie #2: Fred Fortin est un être sous-estimé mais ô combien aimé…dans mon univers. Je t’aime Fred.

Source

Ce billet est un texte original du journal d’une groupie

firefly

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