Musique et internet… renoncer à ses droits.

Musique et internet… renoncer à ses droits.

J’ai lu avec intérêt l’entrevue que Olivier Robillard-Laveaux a faite avec Jeff Tweedy de wilco dans le voir il y a deux semaines. Je ne suis pas un grand fan de wilco, je connais à peine leur musique, mais sa vision du DIY et de l’internet m’a accroché. Son groupe a été supporté par les labels puis ils ont décidé de se lancer eux même en affaire. Ils mettent l’accent sur leur stratégie numérique, distribution, application, podcast et + et ont l’air de se débrouiller parfaitement sans l’aide de professionnels.

Ce qui m’a un peu étonné c’est son discours sur les fournisseurs d’accès à internet et leurs responsabilités face aux créateurs de contenu. Selon lui il ne faut rien exiger aux fournisseurs de service internet de peur qu’ils augmentent leurs tarifs et qu’internet soit moins accessible.

Je pense aussi qu’on devrait avoir un internet le moins cher, plus libre et le plus rapide possible, mais est-ce que les artistes doivent renoncer à ce qu’ils ont droit pour cela ?

Parlant d’accès à internet, je ne surprendrais personne en disant que l’on est un des pays où l’accès à l’internet est le plus cher et l’un des moins rapides… Justement Michelle Blanc profitait des élections et d’un nouveau rapport statistique sur l’utilisation d’internet au Canada pour revenir sur le sujet :
Quel parti politique canadien va se tenir debout pour l’économie numérique?

Lundi prochain Alliance numérique en collaboration avec musiQCnumeriQC organise en marge des rencontres de l’adisq une discussion ayant pour sujet Internet et accès à la musique : Qui devrait assurer le financement de la production des nouvelles œuvres et la rémunération des usages des contenus musicaux existants à l’ère du numérique?

Une question qui m’interpelle particulièrement c’est de savoir si le CRTC doit intervenir ? Est-ce que l’on doit considérer les FAI comme des diffuseurs? Est-ce que le CRTC pourrait réglementer les taris internet ?

Sur mon dernier billet, Jessy (de Slam Disques) faisait remarquer que les subventions ne viennent pas que du public, par exemple Musicaction est un OSBL privé financé par les radiodiffuseurs. Car les radiodiffuseurs en plus de devoir payer pour les droits d’auteurs, ont l’obligation de financer la production de contenu canadien. Avec la bande passante qui s’élargit et l’internet mobile qui est de plus en plus rapide, on peut se demander si un jour la télévision et la radio ne seront pas uniquement diffusées à partir d’internet. Si c’est le cas est-ce que l’on peut laisser disparaître l’investissement que les diffuseurs apportaient aux créateurs de contenu d’ici ?

Je cherchais des articles qui parle de ce sujets et je suis tombé sur le blogue d’iconoclaste ou Jean-Robert Bisaillon commentait la proposition de monétisation du partage de la musique de la Songwriters Association of Canada. je n’ai pas encore eu le temps de le lire mais un passage as vraiment piqué ma curiosité :

Pour nous, les fondements de l’enjeu demeurent les mêmes : Le partage de fichiers musicaux entre particuliers à des fins non-commerciales constitue un nouveau système de distribution ouvert et stimulant et une opportunité sans égal pour les créateurs et ayants droit. Dès lors qu’un modèle de monétisation équitable sera introduit, toute la chaîne économique concernée sera gagnante et ce, incluant les consommateurs et les fournisseurs d’accès.


Cet article a été rédigé en premier sur le défunt site de Denis Laliberté, maintenant développeur Shopify québécois.

Rédactrice/Rédacteur Invité(e)

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2 commentaires sur “Musique et internet… renoncer à ses droits.

  1. Autant je suis d’accord que nos fournisseurs soient déjà trop chers, autant je suis d’avis que si qqun fait de l’argent sur le contenu culturel présent sur le web, peu importe sa provenance, c’est bien les FAIs. Ils savent très bien qu’en me vendant une connection 100G par mois, qu’il y a encore très peu de moyens d’arriver à télécharger autant de contenu par mois au travers de services légaux. Ils savent donc très bien qu’ils font de l’argent sur le contenu culturel, et ne payent pas pour ça. Dans cette optique, je crois qu’ils doivent déjà énormément aux ayants droit, et en tant que FAI, ils ont des données précises sur quel contenu est téléchargé, ils pourraient donc fournir des données très détaillées à la SOCAN et la SODRAC s’ils étaient tenus de le faire.

    Après tout, 100G par mois, on n’arrive pas à ça autrement qu’avec de la vidéo ou bcp de musique ou des programmes craqués. N’allez pas essayer de me faire croire que les particuliers achètent leurs licences software et leur musique ou séries télés ou films de façon générale, je n’y crois pas, même s’il y a des initiatives sur le marché pour contrer le téléchargement illégal.

    Par contre, l’autre côté de la médaille est que si les FAI se doivent de payer, ils gonfleront surement la facture, sauf si la CRTC se voit donner le mandat de règlementer ça de façon adéquate. En ce moment, si l’on paye des services légaux de visionnement vidéo, par exemple, on le paie une fois au site fournissant le service, et on repaie le téléchargement aux FAIs. Pour une qualité Youtube, ça va encore, mais plus les services légaux en ligne apparaissent, plus la qualité présentée est grande, donc plus volumineuse. C’est illogique de faire payer le consommateur deux fois pour la même consommation. Le débat va loin. Est-ce que les FAI devraient être vu comme des diffuseurs? Ils offrent le service permettant d’avoir accès au contenu. Le vecteur, mais pas ce qui passe à l’intérieur. En même temps, ils savent très bien que ce qui passe à l’intérieur dans le cas de gros consommateurs est majoritairement de sources illégales, et ne se gênent pas pour charger leur Go additionnel à des prix faramineux. Ils devraient donc être tenus responsables en qquesorte, du moins je crois. Ils font de l’argent sur le contenu de nos artistes et devraient donc remettre à ces artistes leur dû.

    Mais grimperons-t-ils la facture du consommateur plutôt que d’abandonner une part de leurs profits aux artistes et créateurs leur permettant de faire cet argent? Ceci pourrait également bloquer l’évolution de services légaux en ligne étant donné la double charge au consommateur pour 1: le fil (bandwith), 2: le service légal payant en ligne et 3: les droits d’auteurs. C’est peu attirant pour une entreprise si leur service en ligne fait doubler la facture web de ses clients.

    Dans un monde concurrentiel, ce serait encore possible et peu dommageable pour les consommateurs, mais avec les tarifs que l’on connait, ce sera le chaos!

    Déjà, le 3G sur les mobiles est excessivement cher. Si l’on veut que nos compagnies web sortent des applications pratiques pour du contenu culturel accessible partout, le grand avantage des téléphones intelligents, et bien il faudrait que le consommateur arrête d’avoir à limiter son utilisation du 3G. Je n’ose pas regarder de vidéos sur youtube à moins d’être sur une connection wi-fi, vu le prix des dépassements.

    Bref, je crois que ce débat a plusieurs facettes à explorer qui ne sont pas uniquement en lien avec les artistes, mais bien plus avec l’évolution d’un nouveau marché: l’accessibilité à internet partout, en tout temps. Malheureusement pour les industries de la culture comme le cinéma ou la musique, les fichiers audio et vidéo sont très volumineux. Ceci retardera de beaucoup l’évolution du marché avec les tarifs que nous connaissons.

    Alors voulons-nous vraiment prendre le risque de  »manger la facture » si les FAIs se voient imposer de payer des droits pour le contenu qui passe par leurs fils?

    Je dis oui, et non. Il faudra que ce soit bien planifié, bien géré, bien règlementé et surtout, que les tarifs d’accès à internet actuels baissent radicalement pour refléter le marché actuel et être compétitif sur le plan international.

    1Gb de transfert ne leur coute pas plus de 1cent et ils nous le chargent plusieurs dollars, fort probablement pour payer le staff qui répondent à nos appels en furie quand la facture arrive.

    Je me dois d’ajouter que si je suis certain d’une seule chose dans la vie, c’est que je ne suis certain de rien à 100%. Bref, c’est mon opinion.

  2. Personnellement, je suis du même avis qu’Anthony Hémond de l’Union des consommateurs a exprimé lors du débat… Ce ne sont pas aux FAI (fournisseurs d’accès à Internet) de payer des droits d’auteurs. Il y a déjà ceux qui rendent disponibles sur les sites le contenu qui payent une redevance, les FAI ne sont pas responsables de ce qui transite dans l’autoroute de l’information ni comment la population se procure le contenu! Ils se font beaucoup trop d’argent sur les dépassements de forfait (limite qui n’existe plus depuis longtemps en France si je ne m’abuse) mais pour moi c’est un autre débat.

    Qu’une autre société ou un organisme passe par eux pour faire ce qu’il faut, d’accord, se sera leur mandat mais ce n’est pas celui des FAI.

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