U2 en streaming live : Le bilan

U2 en streaming live : Le bilan

Alors que le débat sur l’écoute ou le téléchargement de musique devant être ou non gratuit sur internet suit son cours, U2 a réalisé en terme d’audience le plus gros événement live jamais retransmis sur internet. Dans le cadre de sa tournée à 360°, dont Exclaim nous apprenait le mois dernier qu’elle n’était pas encore rentable, U2 a diffusé gratuitement en direct son concert depuis le Rose Bowl de Pasadena en streaming live le 26 octobre dernier sur YouTube et il y avait beaucoup de monde. Selon Chris Maxcy, le responsable des partenariats musicaux chez Youtube, l’événement a suscité un record de près de 10 millions de streams de par le monde. La vidéo est toujours disponible sur YouTube (l’intégration dans les blogues n’est par contre pas autorisé, c’est dommage) avec, au moment ou j’écris ces quelques lignes, pas loin de 1.475.000 vues (elle avait été regardée plus d’un million de fois trois jour après sa mise en ligne).

Il y a encore pas si longtemps de cela, un tel événement aurait été inimaginable d’un point de vue technologique (1,25 Million de connections simultanées, qui d’autre que youtube aurait pu offrir ceci?) et surtout du point de vue business (du streaming live gratuit, mais ça va pas non ?). L’activité sur twitter a été flagrante, les outils technologique sont à présent là et le choix stratégique c’est : soit on fait payer l’accès au visionnement live (et là, il ne faut pas se planter sur la qualité du flux) pour un profit immédiat, soit on le propose gratuitement pour toucher beaucoup plus de monde et accroitre le fan club du groupe visant une cible internationale (internet ouvre les portes à une grande partie du monde) à un moment précis et qui peut continuer à croitre grâce à la vidéo toujours accessible. Ne pensez-vous pas que la solution qu’ils ont choisi est plus rentable si on est patient ? Parce qu’il faut l’avouer, participer à un concert sur internet et participer à l’ambiance d’un concert sur place est tout autre. Cette vidéo ne vous donnerait-elle sincèrement pas envie de participer au prochain concert de U2 lors de sa prochaine visite dans votre région ?

La tournée U2 360° sera de retour en Amérique du nord dont Montréal le 16 juillet en 2010. Comme toujours les abonnés payants de U2 pourront acheter leurs places en prévente avant la mise en vente au grand public et auront la possibilité de recevoir une édition limitée d’un album remix avec accès à des exclusivités.

Le blogueur Grégory Pouy pose la question : internet tue-t-il l’industrie de la musique ? en donnant la réponse :

Au final, Internet ne tue pas l’industrie de la musique, il la rend plus accessible pour encore mieux la vendre

Il est évident qu’un groupe inconnu n’obtiendra pas un tel succès (d’ailleurs, youtube ne lui offre que 10mn de vidéo!) mais j’ai lu sur Owni que :

Le taux de transformation d’un fan en acheteur est sensiblement le même pour un groupe inconnu que pour un groupe bénéficiant d’une renommée importante

La clé est dans le marketing qui reste un élément fondamental pour la musique et tellement difficile à maitriser dû principalement à son évolution avec internet qui pourtant, ouvre les frontières à la découverte d’artistes. Vous connaissez certainement le principe du « 1.000 true fans« , qui dit qu’un artiste n’a besoin d’acquérir que 1000 Vrais Fans pour vivre de son art. Ceci devrait donc être l’objectif premier d’un artiste : avoir un contact direct avec ses Vrais Fans afin de pouvoir les chouchouter!!!

TrueFansUn Vrai Fan est défini comme quelqu’un qui achètera tout et n’importe quoi qu’on produise. Ils conduiront plus de 300 kilomètres pour vous voir chanter. Ils achèteront la série de coffrets de luxe réédités haute résolution de vos trucs même s’ils ont la version basse résolution. Ils ont une alerte Google pour votre nom. Ils marquent la page eBay où vos éditions épuisées apparaissent. Ils viennent à vos premières. Ils vous font dédicacer leurs exemplaires. Ils achètent le T-shirt, le mug et la casquette. Ils sont impatients que vous publiiez votre prochaine œuvre. Ils sont de vrais fans.

Je ne vous ai rien appris parce que vous saviez déjà tout ça ? Au moins, j’aurais essayé!!!

Sincever

Fondatrice de Zik'n'Blog.com et de musiQCnumeriQC.ca à la fois discrète, passionnée et rassembleuse, cette baladeuse numérique adore découvrir de nouvelles musiques et applications musicales. Par contre elle manque cruellement de temps et attend que la musique et les applis lui soient présentées, alors n'hésite pas à lui envoyer un petit message! Plus d'info sur elle via son twitter.com/sincever et son blogue perso : Sincever.com

19 commentaires sur “U2 en streaming live : Le bilan

  1. Le taux est le même mais la base est bien différente entre un bidibule et un Bono de U2.
    Reste à voir comment optimiser son taux de transformation et surtout son audience qualifier pour avoir son public.
    Trouver les « 1000 fans » c’est un peu une lubie à la con. Ça dépend de ta musique, du genre et d’un milliers d’autres choses. Faudrait limiter un peu le fantasme sur les vrais fans.

  2. Le concept de « 1000 Vrais Fans » semble pourtant avoir été démontré à de nombreuses reprises… Je suis d’accord que ça dépend de différentes choses comme dans le cas de Bidibule qui délaisse le côté « scène » parce que c’est un côté artistique qu’il n’apprécie guère si je ne me trompe pas mais je pense que c’est LA PRINCIPALE chose qui fait que ça ne décolle pas plus pour lui, à notre grand regret.

  3. Faudrait pas prendre le problème à l’envers. Si avoir 1000 vrais fans est une équation qui marche (comme le prouve certains groupe) ce n’ai pas forcément le choix et la stratégie la plus saine. On ne fait pas tous de la pop nom de nom.
    La démonstration par l’exemple dans un marché vaste, développer, anglais et en dollars des 1000 fans sont rentable n’est pas si facilement adaptable dans le paysage européen. Ça marche pour certains, tant et c’est formidable.
    C’est l’équation pour tout le monde, surtout pas.
    Je ne pense pas qu’il y ai un seul modèle de développement et une seule équation de rentabiliser son activité créatrice. je connait des groupe qui vivent confortablement sans avoir 1000 fans « identifiés » et en ne vendant que de la musique.

  4. Je suis un fervent partisan du modèle « 1000 true fans ». Sauf qu’il faudrait remplacer True par Rich et ne pas se focaliser sur le 1000!

    Ce qu’on oublie souvent de citer dans la théorie d’Anderson c’est le montant de dépense qu’il suppose par fan. Eh bah mon cochon: 100 dollars par fan et par an (sans compter l’inflation depuis).

    Ben oui ok mais quel True Fan peut dépenser autant? Pas beaucoup. Donc soit tu fais une musique de riche (et c’est quoi une musique de riche), soit tu élargis le truc.

    L’idée maitresse est plutôt que les dollars aillent dans la poche de l’artiste plutôt que dans celle d’un intermédiaire véreux. Et surtout que ça grossisse.

    Bref, plutot que 1000 true fans, je dirais « Ten Extra Fans Every Day »!

  5. La longe Tail est une loi de distribution. Et le développement d’artiste ne rentre pas dans la logique économique de la distribution.
    Si la formule est funky, 1000 fans qui lâchent 100$, la réalité n’est pas aussi idyllique.
    Je rejoint Valoche sur ce point. Gare au formule (surtout quand elle repose sur un fantasme et un zeste d’utopie enthousiaste d’Anderson).
    Mais c’est tellement bon de rêver.

  6. Pourtant, le modèle d’abonnement annuel ou mensuel où tu reçois des exclus, et qui te permet d’avoir des meilleurs places au concert, … utilisé par les artistes reconnus semble fonctionner et je pense que ça revient à plus de 100$, non ? Je sais qu’on ne peut pas comparer l’artiste reconnu de l’artiste inconnu… Mais je pense que ce type de modèle est parmi ceux qui devraient se développer et qui dit abonnement, dit nombre d’abonnés… 1000 serait l’objectif…

    Dans un autre contexte, que penser de la réussite du québécois Misteur Valaire qui attire 950 personnes à son show alors qu’il offre gratuitement son album complet au téléchargement. Il est maintenant contacté pour des génériques d’émission de TV, … Est-ce grâce à son style de musique ou son approche marketing ?

  7. Oui mais justement Caro, toute la perversité de l’application de la théorie est là:
    Franchement faire payer pour avoir le droit de payer moins cher, c’est pas un peu abuser? Comment espérer développer un groupe en appliquant des méthodes pareilles.

    Le cas U2 est exemplaire. Tu crois vraiment qu’ils auraient pu se développer en appliquant ces méthode à leur début? Ils joueraient toujours dans les bars aujourd’hui.

    Il y a donc un subtil dosage à respecter. Dosage qui fait que en gros, quand tu es inconnu tu ne peux pas demander n’importe quoi à tes fans « trues » ou pas.

    PS: après il y a l’éthique qui fait que certaines méthodes ne devraient jamais être appliquées mais ça c’est un autre débat.

  8. Cool, des grandes stars peuvent vivent selon la théorie d’Anderson. La pluie ça mouille.
    C’est d’abord le talent de Misteur Valaire qui fot son audience. Il a opté pour une bonne stratégie qui lui ressemble.
    Il identifie sa communauté avec la récupération d’email (oups de courriel, on est au Québec ici) et peut donc identifier son public et optimiser ses taux de transformation.
    Qui a laché 100$ chez Misteur Valaire ?

  9. y a pas de recettes magique et pour moi les trues fans, c’est de la branlette 2.0 qui ne considère pas le développement à long terme du projet et de l’artiste.
    Faut concevoir le public comme un true fans potentiel et un potentiel investisseur. Pas seulement.
    Attirer l’attention, fédérer un public, financer sa production, développer son audience. Tu ne trouve pas ça dans la long tail.

  10. Pour tenter d’appliquer cette approche pour Clarys et L-DOPA il faudrait savoir ce que veut dire 1000.

    1000 abonnés à la newsletter? A Myspace ? A facebook?
    Mister Valaire, il a 950 personnes à son concert mais 3580 fans sur son facebook. Et combien à la newsletter?

    Et en plus de cela il faut tenter en permanence de trouver des relais auprès des médias un peu plus traditionnels.

    Sur le fond je pense qu’on est d’accord. Sur l’application c’est à prendre avec des pincettes.

  11. Toutafé Valoche, le web sans relais des mass media traditionnel, ça ne fait pas des miracles.
    je crois qu’on est aussi d’accord pour dire que les lunettes de Bono son ultra moches (Putain, 10 millions de personnes ont vus cette horreur, combien de suicide ?)

  12. La long Tail est une loi de distribution. Et le développement d’artiste ne rentre pas dans la logique économique de la distribution.
    Si la formule est funky, 1000 fans qui lâchent 100$, la réalité n’est pas aussi idyllique.
    Je rejoint Valoche sur ce point. Gare au formule (surtout quand elle repose sur un fantasme et un zeste d’utopie enthousiaste d’Anderson).
    Mais c’est tellement bon de rêver.

  13. Franchement faire payer pour avoir le droit de payer moins cher, c’est pas un peu abuser? Comment espérer développer un groupe en appliquant des méthodes pareilles.

    @Valoche Ce n’est pas parce que les artistes connus abusent avec cette méthode que les artistes injustement inconnus vont utiliser les mêmes pratiques. L’artiste inconnu ne fera pas payer moins cher pour ses abonnés, ils leur permettra de participer à tous leur show, nuance. D’après mois, c’est une manière pour le fan d’aider à financer les shows, la musique etc… Comme le font tous ces labels participatifs qui s’en mettent pleins les poches mais qui est une belle approche si tout l’argent revenait à l’artiste.

    @Fred Je ne connais pas bien le cas de MV, je faisais juste un billet au même moment alors j’ai pris son cas. Tu as certainement raison, aucun fan m’a mis 100$ pour lui…

    Il est en effet impossible de déterminer un « true fan » à part si on parle d’un abonné payant à un service efficace offert par l’artiste. Un abonné à une newsletter, à facebook ou à MySpace n’est pas forcément (même s’il peut l’être) un true fan, cela va de soi!!! Il y en aurait un sur combien… très peu c’est certain.

    Il y a quelque temps, on avait monté un service d’abonnement ou l’on pouvait, moyennant une contribution mensuelle, recevoir un album CD totalement au hasard directement chez soi dans un genre de musique sélectionné (une sorte de club dial qui te forcait à commander un CD tous les mois sinon ils t’envoyaient la sélection du mois). J’ai eu un abonné à ce service (oui un seul, ça devrait me servir de leçon? Ben non!!) à qui je sélectionnais un CD autoproduit de ma boutique en ligne chaque mois. Cet abonné adorait ce système mais il n’y a pas beaucoup de gens assez ouvert à la curiosité et à la découverte car tout le monde aujourd’hui veut de la valeur sure et surtout ne veut pas investir dans quelque chose qu’il n’est pas certain d’aimer… C’est bien dommage!

  14. @ Caro, @ Fred, @ Valoche

    MV (Misteur Valaire) a donné près de 40 000 albums. MV n’a exigé le «email» de son fan qu’à partir du 27 000e téléchargement. Ça fait une liste de 13 000 «courriels» (comme disent les Québécois). Cette liste leur entre autre a permis de remplir Le Batofar, le 14 septembre dernier. Pas si pire, pour une première Parisienne!

    Depuis, le band électro de Montréal a réussi à remplir deux fois le Club Soda (salle de 950 places), dont la dernière fois à 19 $ en prévente et à 23 $ à la porte (avant les taxes et frais de service).

    Les 40 000 téléchargements du disque ont été faits par des fans de 758 villes différentes, situées dans 49 pays. Multipliez ce nombre de téléchargements par 10 et vous avez un seuil critique de fans dans chacun de ces pays afin d’aller y faire des tournées.

    Bizarrement, malgré le fait que le disque de MV soit gratuit là-haut sur leur serveur, le band réussit tout de même à en vendre dans les magasins… allez savoir! Une moyenne de 20 copies par semaine, cela 2 ans après le lancement de leur disque «Friterday Night»; cela représente une excellente moyenne en comparaison aux ventes des autres artistes québécois. Au total, pour 8 copies données sur le web, une copie physique du disque est vendue. Sans compter les recettes liée aux ventes de T-Shirts et de bobettes (on dit ça au Québec… à la place de «caleçon») à la table des produits dérivés, lors des concerts.

    Comme @Caro le disait : ils vendent le droit d’exploitation de leur musique à des producteurs de films et des publicistes. Ça représente aussi de très bons revenus pour eux et très peu de dépenses de production en contrepartie, puisque c’est du «recyclage» de l’enregistrement de leur album.

    Selon vous, qu’est-il le plus avantageux? Payer 50 000 $ en promo pour (peut-être) vendre 5 000 copies max à des illustres inconnus (à qui on ne parlera que par l’entremise de campagnes publicitaires répétitives) OU renoncer à 20 000 $ de revenus (potentiels, mais de moins en moins certains…) et capturer le courriel de ses fans pour leur vendre autre chose?

    Pour MV, ce calcul semblait assez évident. Surtout que le prix unitaire de vente de l’excellent concert de MV à des diffuseurs va jusqu’à 10 000 $, alors qu’une opération d’autoproduction au Club Soda leur rapporte autour de 15 000 $ de revenus en une seule soirée.

    Curieux de connaître vos commentaires!

  15. @Guillaume: Merci beaucoup pour tous ces détails que je ne connaissais pas. De part tout ceci, je ne pense pas m’être trompée en donner l’exemple local de MV!

    Je suis un fervent partisan du modèle « 1000 true fans ». Sauf qu’il faudrait remplacer True par Rich et ne pas se focaliser sur le 1000!

    En effet, 23 $ (avant les taxes et frais de service), c’est un prix assez supérieur par rapport à ce que l’on a l’habitude de payer pour les artistes de la relève. Cela prouve là que MV a de vrais « Rich Fan » qu’il a obtenu grâce à la gratuité de son album en misant sur les concerts. Cela prouve également que lorsque l’on aime, on ne compte pas!

    Par contre, comme dirait @fred et @valoche, des exemples comme celui-ci ne courent tout de même pas les rues… Pourquoi ? Faudrait-il un style de musique en particulier ? Il y a peut être un petit peu de ça mais je ne suis pas totalement d’accord… Chaque style à ses fans…

    Personnellement, j’ai téléchargé l’album de Mystère Valaire il y a longtemps (possiblement du temps où il ne demandait pas encore le courriel). Au début, je n’ai pas accroché tout de suite sur la musique. Puis j’ai découvert le titre avec Ariane Moffatt sur lequel j’ai tout de suite accroché, ce qui m’a donné le goût (pour parler purement québécois!) de réécouter l’album. J’ai cherché un peu plus d’info sur le groupe (au début je pensais que MV n’était qu’un seul gars) pour finalement apprécier la majorité des titres! Je n’ai pas encore été voir de show de MV, donc contribué financièrement, mais ce n’est pas impossible que cela arrive pour découvrir leur deuxième album par exemple, si deuxième album il y aura!

  16. Merci Guillaume.

    Première remarque: lorsque je parle de cette démarche (semer gratuit d’abord pour récolter payant ensuite), il y a toujours des gens pour mettre en avant le côté « pas franc » ou « ca cache une arrière pensée ». Donc d’un côté des grosses machines pleine de fric qui vendent 17€ des trucs qui en valent 5€ et de l’autre des petits qui tentent des trucs pour s’en sortir, qui acceptent le changement et s’y adaptent. Et parfois j’ai le sentiment que c’est le monde à l’envers !

    Ceci dit l’exemple de MV le prouve c’est possible. Mais les partenaires qu’il a aujourd’hui, à quel moment les a-t-il trouvés ? Parce que si je suis un adepte fervent du « Do It Yourself », dans le DIY il devrait y avoir « trouve des relais, des prescripteurs de poids, des sponsors ».

    Et MV reste une exception. Mais finalement c’est comme avant. C’est pas parce qu’on fait ce qu’il faut que ça marchera. Il faut du talent, de la chance et du travail régulier (le nombre de fans base totalement obsolètes qui trainent par ci par là).

    1000 True Rich Fans, ça marche !

  17. Salut Valoche,

    À ta question :

    Voici ma réponse : Le succès attire le succès. Au début, lorsque MV avait 4000 preneurs de leur disque, certains diffuseurs de spectacles qui aiment «prendre des risques» ont choisi de diffuser le spectacle de MV (Misteur Valaire). Puis, de fil en aiguille, de plus en plus de diffuseurs se sont intéressés au succès de leurs homologues dans le milieu du spectacle. Depuis, ces mêmes diffuseurs veulent diffuser à nouveau le band, d’année en année. Tout cela est bien normal; Mais tout cela a été difficile à mettre en place. Pour faire tourner une roue, ça prend toujours plus d’énergie au départ; Après, chaque petit bout d’énergie que tu ajoutes au mouvement amplifie le précédant. C’est ce qu’ils appellent «l’accélération».

    Aujourd’hui, MV en est rendu à faire des spectacles à gros cachets et, toujours-toujours, les Fans sont au rendez-vous. Comme les diffuseurs se donnent des «permissions» entre eux pour faire leurs choix de programmations de spectacle, les fans se suivent et s’imitent entre eux. Tout cela est donc très exponentiel.

    Pour répondre à ton allusion au DIY, je dois te dire qu’avant que MV (dont le bassiste est mon petit frère) en arrive à avoir une vingtaine de personnes qui travaillent avec eux, ils ont fait leur petit truc à eux : participé à des concours; enregistré leur premier démo; attiré leurs amis dans les petits bars, etc… etc… C’est comme ça que mon petit frère m’a donné envie de les aider un peu, à temps perdu. Le DIY ne dure jamais très très longtemps, lorsqu’il s’agit d’un artiste talentueux. Or, si aujourd’hui il y a une gérante, un (co-) producteur / ingénieur, une agente de spectacle (tourneur), un éditeur, un projectionniste (d’images en spectacle), un sonorisateur, un éclairagiste, une designer graphique, une designer de vêtements, des photographes, une directrice de prod vidéo, un geak du social marketing, un geak du marketing web, etc, etc, c’est que les gens aiment bien se coller à ce qui marche. Ironiquement, c’est ces mêmes gens qui font que ça marche.

    Si le Do It Yourself semble la voie de l’avenir, c’est qu’il existe aussi un bon vieux dicton qui dit «aide-toi, et le ciel t’aidera»… Donc, inutile d’expliquer davantage que le DIY (ou FLTM : Fais-le toi-même) n’est qu’une époque dans la carrière d’un artiste. Après, vient le moment où les Major Labels s’intéressent au phénomène et ramasse le tout. Et lorsque ce ne sera plus les Majors, puisqu’elles auront tour à tour déclaré faillite, bien ça sera les Live Nation de ce monde.

    Do It Yourself… en attendant que d’autres veuillent le faire à ta place et en partager les profits, tel est l’histoire du commerce. Le succès attire le succès.

    Maintenant, après 40 000 téléchargeurs de l’album de MV, on peut s’attendre à 400 000, puis 4 millions. On peut s’attendre à ce que chaque nouvel album de MV intéresse une base de Fans toujours grandissante. Tel est la suite logique lorsque le succès s’en mêle.

    Valoche, pourrais-tu m’expliquer d’où vient ce truc des 1000 vrais Fans riches?

    À mon avis, ça en prend juste 1000 Fans plus ou moins pauvres pour remplir le Club Soda à Montréal, à 23 $ le billet. Ça en prend 1000 plus ou moins pauvres, dans chaque ville que tu vises. Là, MV a 40 000 fans dans 758 villes (situées dans 49 pays différents). Ça fait une moyenne de 52 fans par ville…. À mon humble avis, on est à un vingtième de la coupe aux lèvres.

    Valoche, svp profite-z-en donc pour me trouver sur Facebook, histoire qu’on dialogue un peu en privé. J’ai un masque H1N1 sur le visage. Pas difficile de me trouver avec une photo pareille. ☺

    Guillaume Déziel

  18. Salut Guillaume,

    A lire ton message, je te sens un petit peu énervé ou sur la défensive.
    Mon précédent message ne remettait pas en question le succès ou la démarche de MV. Au contraire.

    La remarque sur les 1000 true rich fans fait référence à la théorie des 1000 fans. Comme quoi un artiste peut vivre et plutôt bien avec 1000 vrai fans. Sauf que dans la théorie chaque fan dépense en gros 150 dollars par an pour l’artiste. D’ou ma remarque 1000 rich fans. Mais qui ne fait pas référence à MV;

    D’ailleurs MV qui doit vivre de sa musique aujourd’hui n’a pas 1000 fans. Il en a beaucoup plus.

    Et le fait d’être entouré, là non plus ce n’était pas une critique genre « ah bah oui mais MV il a des sponsors ». Je voulais juste mettre en lumière que si on fait tout tout seul au début, il faut garder un oeil sur les structures qui pourront t’aider, te faire passer un cap.
    En ne perdant pas de vue que bien sûr, elles veulent bien prendre des risques quand… tous les risques ont été pris par d’autres.

    Bref, on est à priori sur la même longeur d’onde.

    PS: je vais de ce pas sur facebook

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