Nice accouche à nouveau de beaux Enfants du Rock

Nice accouche à nouveau de beaux Enfants du Rock

Pour sa sixième édition, le festival des Enfants du Rock recevait notamment à Nice l’excellent groupe Blankass et Mademoiselle K.

Après la réussite de sa cinquième édition réunissant Louis Bertignac et Matmatah, le festival rock niçois avait choisi d’investir à nouveau le Théâtre de Verdure de Nice en élargissant sa programmation à 8 groupes : deux soirées avec chaque soir, deux têtes d’affiche et deux talents régionaux en découverte. Le samedi 31 mai étaient programmés Kaolin et l’inusable Axel Bauer. La veille, le 30 mai, j’étais présent aux concerts de Blankass et Mademoiselle K. La soirée avait débuté par deux premières parties. En préparation de leur premier album, les antibois de The Human E.T. ont tout d’abord présenté leur rock garage plutôt tendance encore à confirmer. A suivi le groupe Mutine pourtant annoncé en tant qu’Esperanza, le changement de nom étant trop récent. Mené par leur chanteuse Marion, il a présenté ses nouveaux titres dans la lignée de Superbus en toute efficacité.

Puis Blankass est arrivé. Ils sont six sur scène : du chanteur (qui prend son accordéon sur plusieurs titres) au guitariste en passant par le bassiste, le batteur, le clavier et le guitariste-flûtiste etc. Depuis leur tube « La couleur des blés », le groupe ne cesse de tourner. C’était pourtant leur premier concert à Nice ! Blankass aime la scène et ça se sent. Très dynamique et très à l’aise, le groupe entraîne totalement le public, sans le lâcher un instant. La provoc bon enfant (« On nous a dit qu’à Nice ils savaient pas sauter ») fonctionne puisque le public de la fosse fait des bonds. Quant à celui des gradins, il finit forcément par se lever aussi. Preuve de leur générosité, le groupe invite aussi Marion de Mutine à chanter un titre avec eux. Et au moment de chanter leur autre classique, groupe et public étaient bien à « La croisée des grands soirs ».

Malheureusement, le vent allait tourner. Fortement incité à arrêter sa prestation pour céder la place à Mademoiselle K, le groupe se retire. Comme l’annonce amèrement son guitariste, ils sont déçus « d’avoir fait 850 km pour jouer … 50 min ». En effet, la météo avait gâché la grande fête en plein air qui s’annonçait. A cause d’un après-midi pluvieux, les balances avaient pris du retard et les portes ont ouvert avec une heure de retard. De plus, la scène, en centre ville, avait l’obligation de couper le son à minuit. Il fallait donc laisser à la star de la soirée le temps de jouer.

Mademoiselle K était en effet attendue. Pourtant, la moyenne d’âge du public paraissait plus âgée que prévu. Arrivant d’un air « Grave », premier extrait du nouvel album « Jamais la paix », les trois garçons du groupe entourent Katerine qui en incarne l’âme, vêtue d’une tenue d’ange en cuir noir plutôt sexy. Le jeu de scène est minimal mais les éclairages de l’horloge, principal élément de décor, sont très réussis sur « Click Clock ». Portées par une batterie excellente, les guitares aux riffs maîtrisés font saigner les oreilles. La voix, elle, reste sur un ton entre parlé et chanté quitte à être parfois fausse. Mais elle s’en fout : Katerine aime tutoyer son public, « tu vois ? » et elle aborde des thèmes essentiels comme quand elle déclare détester les mathématiques : « C’est pas des carrés, pas des losanges, pas des conneries ». Un hymne qui ne pouvait qu’être porteur en cette période de révisions d’examens. Mais la demoiselle assume tous ses défauts : « j’me moque vite de tout ça avant qu’les cons le fassent pour moi. » Laissons- la faire alors.

Face à sa prestation, le public niçois est resté circonspect. Et c’est à ce moment-là que le manque de public s’est fait sentir. En effet, les deux soirs n’ont attiré que 1200 personnes au lieu des 2500 espérées. Du coup, après le tourbillon Blankass, les riffs K. sonnaient un peu dans le vide. On espère juste deux choses : un deuxième concert de Blankass à Nice (un concert complet celui-là) ainsi qu’une septième édition de ce festival unique à Nice !

Ivoire Music, l’association qui a créé le festival, présente The Rabeats le 11 juillet et les Psy 4 de la Rime le 12 juillet au Théâtre de Verdure de Nice
The Human E.T.
Blankass
Mademoiselle K

Eric_M

En amateur de musique, Eric Maïolino est auteur-compositeur-interprète, joue de la guitare, pratique le théâtre et assiste à des concerts! (toutes ses chroniques ici)

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