Interview en exclusivité du groupe Nagas

Interview en exclusivité du groupe Nagas

Nagas est un groupe de rock français composé de Rod (guitare et chant), Greg (Basse), Hugo (Guitare) et Tano (Batterie, percussions, chœurs). Si je vous présente aujourd’hui ce groupe, c’est parce que je suis convaincu qu’il présente tous les atouts pour devenir l’un des groupes phares du rock français.

Ils sont actuellement en pleine promotion de leur premier album autoproduit. Voix reconnaissable, guitares rageuses, mélodies attachantes, et belles harmonies, leur album « Symbiose » enregistré en 2007 est une très belle réussite. Ils ont su créer leur style sur des compositions variées et prouvent que le rock tout en étant puissant peut être mélodique et chanté en français ; quand on regarde, ces groupes là, ne sont pas si nombreux que ça.

Alors n’attendez plus pour découvrir ce groupe originaire de l’Est de la France.

INTERVIEW avec Hugo le guitariste :

Qui a eu l’idée du nom du groupe, et pourquoi, Nagas ?
En fait on cherchait un nom simple et court pour le groupe, et Rod (chanteur) a eu l’idée en feuilletant un bouquin sur les créatures de la mythologie. Les Nagas sont des dieux de la mythologie indoue : les hommes à corps de serpents. De plus, il s’agit aussi du nom d’une tribu indoue. On a trouvé que ce nom collait assez bien à notre image. Il reflète bien notre esprit de la famille, de tribu. Nous sommes 4 potes. Nous nous connaissons depuis plus de 15 ans, et les liens sont très forts entre nous. On est un groupe, mais avant tout on est une famille. Et on a acquis un public avec les années, des gens qui sont devenus de vrais amis. La tribu s’est agrandie.

Comment s’est passé l’élaboration de l’album : Symbiose ?
Nous avions auparavant enregistré une démo 5 titres dans notre home studio. Cette démo nous a fait avancer mais est vite devenue insuffisante à nos yeux. Et étant donné que nous ne parvenions pas à intéresser les labels ou maisons de productions, nous avons décidé de créer notre association et de produire nous même l’album. Alors malgré un petit budget, on a réussi à s’organiser. Nos potes de PHAESIS nous ont fait un prix et nous avons passé environ 15 jours dans leur home studio (à Stenay – 55) pour les prises son. Tano a d’abord fait ses prises batteries, et puis Greg a fait ses prises basses. Rod et moi avons enregistré nos prises de manière plus aléatoire. Parfois il enregistrait une prise chant, parfois c’était moi qui enregistrais une prise guitare. A chaque fois que l’un enregistrait, l’autre faisait la sieste (rires). Enfin nous avons passés 4 jours au studio AMPER à (Clouange – 57) pour le mix et le mastering, sous la direction de Jean-Pascal Boffo. La galette étant prête, nous avons trouvé un plan pas trop cher pour éditer l’album à 1000 exemplaires sous format digipack.

Ce titre, Symbiose, a-t-il été donné pour marquer un certain équilibre ?
Nous ne parvenions pas à trouver un titre vraiment convenable pour notre 1er album. Un tas de proposition a été fait, mais rien de vraiment percutant à nos yeux. Et « symbiose », qui est le titre d’une de nos chansons, s’est présenté comme une évidence lors de l’enregistrement. Il représente exactement l’esprit dans lequel nous sommes, notre complicité et notre implication dans l’écriture et l’interprétation. Et surtout, ce titre reflète l’état dans lequel nous sommes sur scène.

Quelle était sa date de sortie officielle ?
De mémoire, c’était le 22 février 2007.

Cet album vous ouvret-il des portes plus importantes ?
Il est d’une qualité nettement meilleure que la démo que nous avions. Et puis le design de la pochette est assez sympa. Il a donc permis de conquérir le public d’une manière plus séduisante. Il est de même pour les professionnels de la musique. Un album, c’est une étape, une marque de maturité pour un artiste, et surtout un produit marketing. Aujourd’hui c’est ce qui intéresse le plus les labels, tourneurs et autres. Nous ne sommes pas parvenus à signer avec un grand label ou une grosse maison de disque, mais nous avons signé début d’année un contrat de distribution numérique avec le label Believe et notre album est aujourd’hui disponible en téléchargement légal sur des plate-forme telles que iTunes, FnacMusic, VirginMusic, Etc…

Plus de concerts aussi ?
Aussi oui, et sur des affiches plus intéressantes. Nous avons participé à un festival avec Eiffel et Jacques Higelin en 2007, et nous avons pu faire la première partie de Blankass il y a quelques semaines. Enfin, il y a deux semaines, nous avons joué sur un festival avec Destruction Incorporated. Même si cela nous permet d’acquérir de la notoriété, nous continuons à nous produire sur de petits concerts. Un jour nous jouons sur une grosse scène devant 500 personnes, le lendemain nous jouons dans un bar devant 50 personnes. Voilà actuellement ce que sont nos concerts.

Des concerts en Ile de France, pour vous attaquer au public parisien sont-ils prévus ?
Nous avons une date prévue fin septembre en lien avec une association sportive (de moto plus précisément) qui organise une grosse manifestation sur le circuit de Carole (prés de Roissy). Il s’agit d’un grand meeting sur deux jours et nous ferons un concert le samedi soir. Cette manif a pour but de récolter des fonds pour la lutte contre la mucoviscidose. C’est actuellement la seule date que nous avons prévue sur Paris, mais nous comptons bien en faire plus dans les mois qui viennent.

Savez-vous combien d’albums « Symbiose » ont été distribué à ce jour ?
Environ 600 albums ont été distribués pour le moment. Pour ce qui est du téléchargement, nous saurons ça.

Il existe dans mon coin, sur Melun, une péniche qui organise des concerts à 5 euros. Ca vous dirait de venir y faire un concert ?
Pas de soucis. Tu nous dis quand et on débarque.

Qui est à l’origine de ces sacrés envolées de guitares ?
Ouhla !!! Tu es bien le premier à nous demander ça !!! (rires). J’ai enregistré la plupart de prises guitares, mais j’ai été beaucoup aidé par Dom du groupe PHAESIS. Il m’a filé pas mal de conseils, et surtout c’est lui qui nous a affiné le son.

Et des mélodies ?
Je crois que les mélodies trouvent principalement leur origine dans l’inspiration de Rod, dans son humeur (rires).

Le dernier titre, Vilnius, n’est pas sans rappeler Bertrand Cantat. Un sujet difficile. Y’a-t-il eu des réflexions approfondies pour écrire et chanter un texte sur un sujet brûlant ?
La chanson a été écrite dans le mois qui a suivi son arrestation. On ne peut pas dire qu’il y est donc eu une réflexion. Je crois surtout que c’est ce qu’on a ressenti quand on a appris le drame.

Cette actualité, comment vous avait-elle marquée ?
Noir Désir est le groupe qui nous a le plus influencé depuis notre adolescence. Nous avons fait et faisons encore des reprises de ce groupe. Donc quand la nouvelle est tombée, au début on n’y croyait pas. Et ensuite, on a vu tous ces journalistes à la manque faire le procès d’un homme violent car chanteur d’un groupe rock engagé. Ces gens, incultes de la musique et du parcours de Noir Désir, faisait un portrait complètement modelé et exagéré de Bertrand Cantat. Ils ont souligné son goût prononcé pour l’alcool et la marijuana, et n’ont, à aucun moment, pris soin d’énoncer les actions et soutiens apportés par Noir Désir et son leader auprès des associations et causes humanitaires. La TV a présenté Bertrand Cantat comme un assassin, bercé dans la violence de ses textes et de sa musique. Bien qu’attristé par le drame, cela nous a particulièrement écœurés de voir cet artiste se faire lapider par les médias.

Est-que cela a remis en cause votre attirance pour Noir Désir ?
Non. On a su ne pas faire l’amalgame entre musique et vie des people.

Qui est votre public ?
C’est d’abord notre famille et nos amis. Ensuite, ce sont tous les gens qui viennent nous voir à la fin des concerts pour nous dire qu’ils apprécient notre musique. Notre public vient de tous les âges.

Le rock reste-t-il toujours contestataire ?
Bien que nous soyons pour la majorité pères de famille, je crois que nous avons toujours notre petit côté rebelle d’adolescent. Cette petite colère que nous avons tous au fond de nous et que l’on a envie de crier dés que l’on voit nos clowns de politiciens à la TV ou encore quand on nous fait l’apologie des émissions qui jugent les jeunes talents et détruisent leur créativité. Oui, le rock reste contestataire… (Rires)

Au niveau des influences, quels sont les artistes anciens ou nouveaux, que vous écoutez ?
Nos influences sont très variées. Cela va de Noir Désir à Luke, en passant par la Mano Negra et Deportivo.

Une invitation à Taratata, vous crachez dessus ou vous y allez volontiers ?
Très très très volontiers. Bien que Taratata accueille principalement des artistes issus de grands labels, c’est une des rares émissions qui conserve son intégrité sur son sujet de fond : la musique. Elle est représentée dans tous les styles et sous toutes ses formes. Il y en a pour tout le monde et c’est du Live !!!

Pourriez-vous, comme Noir Désir, et sans penser à une copie, vous tournez vers un rock électro ? Où êtes-vous un groupe rock à guitares et à guitares uniquement ?
L’éléctro n’est pas du tout envisagée pour le moment. A dire vrai on a déjà suffisamment du mal avec nos instruments actuels… (Rires). Mais c’est à réfléchir. En tous cas, les guitares et la rythmique seront toujours prioritaire dans notre musique.

L’actualité est-elle une source inépuisable d’influences ?
L’actualité est très vaste. On nous parle d’Ingrid Betancourt qui est dans un état de santé lamentable, de Mr Sarkozy en short à Tahiti, du prix de l’essence qui n’arrête pas de monter, de la mode des bébés congelés, et pour finir, on nous annonce que tout va bien, la coupe d’Europe promet d’être sympathique… (rires). Je crois que notre inspiration est surtout influencée par notre humeur au jour le jour, suivant l’actualité ou non.

Aujourd’hui, quelle actualité pourrait faire un nouveau titre ?
La coupe d’Europe peut-être… (rires). Non, je ne crois pas que l’actualité sera au cœur de notre prochaine compo.

De nouvelles compositions sont elle déjà en cours ?
Nous avons déjà sept nouveaux titres pour un prochain album et un en cours d’écriture.

Et quelles sont vos attentes aujourd’hui ?
Nous avons pris pas mal de contact sur internet et il est encouragent de voir combien la musique indépendante est appréciée et soutenue. Nous souhaitons que les radios associatives et les webzines continuent à s’intéresser à nous. Nous souhaiterions aussi beaucoup sortir de notre région et faire voyager un peu notre musique. Et puis, nous aimerions beaucoup qu’un label ou un producteur s’intéresse à nous pour un prochain album, afin de franchir une nouvelle étape, atteindre un niveau supérieur. Et enfin, on aimerait arrêter de bosser et nous consacrer à la musique… la vraie vie quoi !!! (rires).

Guigui

Ex directeur d'antenne adjoint sur NOIZY RADIO et animateur de l'émission CONTRE CULTURE.

Un commentaire sur “Interview en exclusivité du groupe Nagas

  1. Super cette interview, les questions sont intéressantes et on ne zappe pas non plus les réponses.
    Je suis une fan de Nagas et j’ai hate que leur prochain album sorte
    Bisous à tous

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