The Rakes au Festival Pantiero : « Trois accords et de l’énergie, c’est ça The Rakes! »

The Rakes au Festival Pantiero : « Trois accords et de l’énergie, c’est ça The Rakes! »

Deuxième interview du Festival Pantiero à Cannes avec les rockeurs anglais de The Rakes. Où punk et bonne humeur font bon ménage.

Révélé par un premier album en 2005, The Rakes revient en 2007 avec un tout nouveau disque, Ten New Messages. En France, le groupe est aussi connu pour sa reprise du Poinçonneur des Lilas sur la compilation Monsieur Gainsbourg revisited.   Rencontre avec les quatre membres du groupe, le chanteur Alan, le bassiste Jamie, le batteur Lasse et le guitariste Matthew. Juste avant de repartir à la plage incognito, ils nous parlent de leur musique avec cette touche d’humour so british.

Vous êtes en concert ce soir au Festival Pantiero. Quel est votre impression sur Cannes ?
Alan : Cannes est une ville extrêmement agréable d’autant plus que nous venons de Londres qui ne l’est pas tellement. C’est un endroit idyllique, avec les montagnes, les îles et la plage. En plus, tout le monde nous traite très bien : on n’a pas envie de partir!
Lasse : On a eu une journée de repos hier et on en a profité pour aller à la plage. Et ce matin, j’étais au marché et ils jouaient The Rakes
Alan : Il a commencé à jouer de la batterie pour que les gens le remarquent mais personne ne l’a reconnu!
Jamie : Et puis demain matin on prend l’avion pour Amsterdam. On finit le concert à minuit et demi et on repart à une heure.

Le Festival Pantiero se tourne de plus en plus vers l’électro. Quel est votre rapport avec ce type de musique ?
Lasse : Notre musique n’a pas grand-chose à voir avec l’électro. On est beaucoup plus un groupe guitare basse batterie et chant. S’il doit y avoir un lien, ce serait la danse.
Alan : Lasse parle comme un robot, c’est ça le lien. En réalité, on est juste là quelques jours pour se baigner, on n’a pas réalisé que c’était un festival électro. Non, on a déjà joué dans des festivals live comme celui-ci et quand vous voyez des groupes électro sur scène, ils stimulent le public avec des climaxes, des points culminants. Et c’est comme ça que marchent nos concerts en fait, ils se construisent à mesure que le groupe devient de plus en plus intime et on espère que le public aussi. Donc il y a des parallèles entre les deux.

Diriez-vous que vous jouez du punk ?
Jamie : Dans les années 70, le mouvement punk original était une réaction contre la transformation du rock en rock progressif. Ils ont voulu jouer avec beaucoup plus de puissance et d’énergie, en utilisant juste quelques accords. A l’époque c’était très rafraichissant. Dans un sens, notre musique était une réaction contre des trucs très ennuyeux comme Coldplay, Starsailor, une musique avec des pianos sophistiqués. On est arrivé avec nos trois accords et notre énergie : c’est ça The Rakes. D’un certain coté, notre musique s’apparente au punk et c’est ce que les gens aiment chez nous.
Alan : On a commencé en jouant dans des clubs et des bars. Quand personne ne vous connaît, il faut impressionner les gens et c’est comme ça que The Rakes s’est soudé. On avait un son très énergique. C’est toujours ce qu’on joue. Nos chansons ne sont pas compliquées. Elles sont courtes, vives et directes avec deux ou trois accords. On peut dire que c’est punk. Et on n’a pas de message à faire passer, la musique ne doit pas forcément avoir un message sous-jacent.

Mais est-ce que vous n’êtes pas en train de vous rapprocher de la pop ?
Matthew : Il y a toujours un élément pop dans notre musique car la pop signifie des mélodies très accrocheuses. Même quand on joue vite, nos chansons ont un côté entraînant, même les chansons les plus dures. Pour le deuxième album, quand on est arrivé pour écrire en studio, loin de cette expérience live, ça a probablement fait ressortir notre côté pop. Mais on ne l’a pas fait consciemment car on veut garder notre énergie qui est la force première du groupe.

Comment s’est passé l’enregistrement de ce deuxième album ?
Matthew : En studio, on enregistre certains titres très rapidement, de manière très directe et pour d’autres, on peut prendre beaucoup plus de temps. Parfois il suffit de quelques prises live du groupe et parfois on développe le titre en studio en changeant les arrangements, les sons, les mélodies.
Alan : C’était bien de faire un break car on tourne depuis au moins deux ans. Avant même qu’on sorte notre premier album, on tournait déjà en Angleterre et on faisait la première partie de beaucoup de groupes différents. Donc c’était bon de se reposer un peu et de pouvoir revenir avec de nouvelles chansons. Ca nous plaisait et si on est excité, le public l’est aussi.

Est-ce que ce soir les chansons seront les mêmes que sur l’album ?
Matthew : Les chansons se développent au fur et à mesure de la tournée. Ca ne dépend pas forcément du public mais à force de les jouer en concert, les chansons ont une vie propre. On n’a jamais cherché à reproduire sur scène les moindres détails de l’album. Donc certaines chansons sonnent très différemment en live.

Y a-t-il une différence entre vos concerts en Angleterre et en France ?
Matthew : Il y a beaucoup de différences entre les deux publics. Peut-être que les français sont plus réceptifs. Parfois les anglais sont plus rapidement blasés car il y a beaucoup de groupes en Angleterre. On apprécie beaucoup de jouer en France.
Jamie : En France, on joue Serge Gainsbourg, ce qu’on ne fait pas en Angleterre.
Lasse : Et on utilise la totalité de notre français pour compter dans les chansons : « un, deux, trois, quatre ! »   (en français, ndlr).

Est-ce que vous prévoyez d’écrire une chanson en français ?
Alan : Effectivement, j’écris une chanson qui sera partiellement en français. C’est une chanson qui fait un parallèle entre le déroulement d’un concert et celui de la vie, à la fin du concert la vie se termine. On était en concert à Toulouse avec Jamie et un ami qui faisait notre première partie. On se promenait près du canal et un cycliste, qui a eu peut-être une attaque cardiaque, est tombé dans le canal et on a dû le repêcher. Ca a été assez traumatisant mais ça m’a donné l’idée de cette chanson. J’ai demandé à l’équipe ce qu’on disait à la fin d’un concert : « Merci et au revoir », « Je vous adore »  (en français, ndlr). Et j’ai noté tout ça pour le mettre dans les refrains. Donc oui je vais écrire une chanson en français et c’est une exclusivité mondiale!

Vous jouerez le 20 octobre au Stade de France pour la coupe du monde de Rugby. Qu’est-ce que cette date représente pour vous ?
Alan : Ca devrait être très excitant. Ils invitent des groupes du monde entier et on représente l’Angleterre. En fait, on croyait que c’était le Concours de l’Eurovision et quand on a compris que c’était la coupe du monde de Rugby on a été très déçu! En fait, on ne pourra pas voir le match : on a vérifié et il se joue à guichets fermés. On ne pourra pas avoir de billets.
Jamie : Il faudra qu’on le regarde à la télé! Ou alors on pourrait demander à l’équipe d’Angleterre car il paraît que deux des membres sont fans de The Rakes!

Merci à vous et bon concert!

Propos recueillis et traduits par Eric_M

Eric_M

En amateur de musique, Eric Maïolino est auteur-compositeur-interprète, joue de la guitare, pratique le théâtre et assiste à des concerts! (toutes ses chroniques ici)

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