Tendance Rasta

Tendance Rasta

Par Laurent LAVIGE et Carine BERNARDI

Editions 10/18, Musiques & Cie, 2003

Laurent LAVIGE et Carine BERNARDI nous font voyager au sein de l’idéologie RASTA. Un récit fort intéressant sur ce concept jamaïcain qui a dépassé les frontières, notamment grâce à la musique reggae à laquelle elle s’est associée d’elle-même.

Contrairement à beaucoup d’idées reçues sur les rastafariens, ces derniers ne représentent que 10% de la population jamaïcaine. Ils croient en un Dieu, qu’ils appellent JAH (dérivé de Yahvé) mais ils occultent totalement les lieux de culte. Le reggae est LEUR musique, mais plus généralement la musique des Jamaïcains. C’est avant tout une musique revendicative, rebelle, engagée contre un système oppressant, la pauvreté et les ghettos.
« Etre Rasta n’est pas une religion, c’est une réalité. » Bob Marley

Sont abordés dans ce récit l’histoire de la Jamaïque et du mouvement rasta, le reggae, les grandes figures du reggae et la vie quotidienne des rastas.

UN PEU D’HISTOIRE
Naissance de la Jamaïque

Actuellement, on compte environ deux millions cinq cent milles Jamaïcains dont 76% d’origine africaine et 15% d’origine afro-européenne. Les premiers habitants étaient des indiens Arawaks venant d’Amazonie, du nord du Venezuela et des côtes Guyanaises. Ils appelaient la Jamaïque Xaymaca ou Xamaica, le Pays des Sources, le Pays de Bois et d’Eau. Avec l’arrivée de Christophe Colomb sur ce paradis terrestre en 1494, c’est le début de la colonisation. Les premiers colons espagnols arrivent vers 1510 sur l’île, baptisée alors Jamaïque. L’arrivée des premiers Noirs se situe vers 1517 avec la Traite des Noirs, la Jamaïque étant la première étape vers l’Amérique. Ils sont principalement originaires d’Afrique Occidentale. Il s’agit pour beaucoup de tribus ghanéennes, composées en majorité de guerriers qui seront par la suite très difficiles à gérer. En 1670, la Jamaïque est alors colonisée par les Britanniques. S’ensuivent deux guerres des Marrons: 1729-1738 avec un traité de paix, permettant aux esclaves de vivre libres mais dans leurs terres; d’où, la seconde guerre en 1795. L’abolition de l’esclavage par le Parlement Britannique n’aura lieu que plusieurs années plus tard en 1834, avec de fortes restrictions, définitivement abandonnées en 1838. Quant à l’indépendance de la Jamaïque, il faudra attendre 1962.

ETRE RASTA

Etre rasta est un concept purement jamaïcain qui est né avec les souffrances quotidiennes des différentes cultures vivant sur l’île (Afrique, Asie, Europe). Les rastas n’ont pas de lieux de culte, pas d’églises, pas d’intermédiaires entre eux et Dieu. Bien que la Bible soit leur guide spirituel, ils sont libres de faire leurs propres choix. Même s’ils restent très individualistes dans leur foi, l’esprit communautaire est toujours vivace. La solidarité entre les hommes permet l’amélioration de leurs souffrances physiques et psychologiques quotidiennes, et la Bible, d’élever l’esprit vers un Dieu bien vivant. Les rastas sont contre le Système, les institutions et leurs représentants politiques, qu’ils nomment assurément BABYLONE.

Rastafari

Le rastafari est une religion née dans les années 1930, un mouvement chrétien noir qui prône le retour aux Sources, en Afrique, plus particulièrement en Ethiopie, souvent mentionnée dans la Bible. Pour les rastas, la Jamaïque n’est qu’une terre d’exil et HAILE SELASSIE, premier empereur d’Ethiopie, est la dernière réincarnation de Dieu sur terre.
Haïlé Sélassié est né en 1892 en Ethiopie. Il est le seul survivant de sa famille. Appelé Tafari « Tu seras craint », son goût prononcé pour le pouvoir l’amène à diriger le pays en 1916 aux côtés de sa tante, l’impératrice Zaouditou. Il abolit l’esclavage et modernise l’Ethiopie. C’est un véritable réformiste. Il devient empereur en 1930, « Negusa Nagast » (Roi des Rois). Puis il prend le nom d’Hailé Sélassié qui signifie « Force de la Sainte Trinité » jusqu’à sa mort en 1975.
La culture rasta est faite de légendes, de prophéties et de textes bibliques. Le rastafari est une attitude anticoloniale mêlée à une philosophie universaliste et pacifique, qui a eu une influence décisive sur beaucoup de musiciens jamaïcains et sur le reggae. Et ce dernier va permettre la connaissance planétaire des rastas mais avant cela, deux hommes vont aussi contribuer à la diffusion internationale de l’idéologie rasta: Marcus Garvey et Leonard Percival Howell dit « Le Gong ».
Marcus Garvey

Né en 1887 en Jamaïque, Marcus Garvey vit pendant plusieurs années à Harlem. Il est à la fois missionnaire, homme politique et homme d’action. Sensible aux conditions de vie précaires et ségrégationnistes des Noirs, il commence par lutter pour l’amélioration de leurs vies. Il préconise le retour à l’Afrique, en Ethiopie plus particulièrement car c’est le seul pays libre. Fortement persécuté pour ses actions et ses opinions, il est emprisonné en 1925 pour fraude fiscale. Deux ans après, il est libéré. Il décide alors de retourner en Jamaïque. C’est en 1927 qu’il « prophétise » Hailé Sélassié. En effet, il voit en lui la dernière réincarnation de Dieu sur terre. Grâce à Marcus Garvey, l’idéologie rasta est popularisée. C’est le précurseur du nationalisme noir. Malheureusement, il doit s’exiler en Angleterre car il est constamment persécuté par le pouvoir colonial. Il meurt en 1940.

Leonard Percival Howell, « Le Gong » (le pistolet)

C’est le premier fondateur d’une communauté rasta. Né en 1898 en Jamaïque, il vit à New York dès l’âge de quatorze ans car il est témoin d’un meurtre. En 1920, il s’installe à Harlem. Il est alors guérisseur. Il retourne à Kingston en 1930 alors que le pays est en crise. Il réussit à propager l’idéologie rasta mais il est emprisonné pendant deux années en 1934. Et de nouveau arrêté en 1938 et enfermé à l’asile pendant un an. C’est en 1940 qu’il créé la première communauté rasta, appelée « la communauté du Pinnacle », la terre promise du rasta. Cette communauté est régie par plusieurs règles comme la solidarité mais aussi des règles s’inspirant directement de l’ashram indien tels que le régime végétarien, la ganja, les Dread Locks ou encore la méditation. Constituée de plus de deux milles rastas, la communauté du Pinnacle prend fin en 1958. Violemment persécutés par les autorités coloniales, les rastas ont une mauvaise image et se retrouvent dans les ghettos. C’est depuis les années soixante que date leur mauvaise réputation, une réputation empreinte de violence malgré une origine non-violente des rastas. Ainsi voit le jour une nouvelle génération de rastas urbains avec ses codes, dont le reggae. Quant à Leonard Percival Howell, il meurt en 1981 dans un hôtel luxueux dans lequel il a vécu depuis la fin des années 1970.

Mouvements rastas

On peut distinguer quatre principaux mouvements rastas en Jamaïque :

  • Les Douze Tribus d’Israël. C’est le mouvement rasta le plus célèbre, composé surtout des classes moyennes. Mouvement rasta très libéral. Bob Marley l’a fortement soutenu. Son influence fut très importante dans les années 1970.
  • Les Bobos. Communauté rasta très stricte et méprisée des autres rastas jusque dans les années 1990.
  • L’Eglise sioniste copte d’Ethiopie. Communauté rasta composée de capitalistes avec un commerce de la drogue très actif.
  • Les Nyabinghis. Communauté rasta originaire des reines africaines, empreinte de violence, d’extrémisme, de haine et de racisme. Il n’y a pas de leader.
    A savoir: le Nyabinghi est une musique jamaïcaine de percussion et un rythme religieux qui forment les racines du reggae.

La première convention rasta a lieu en 1949. En 1960, création du premier document officiel sur la philosophie rasta. Et en 1992, première fête rasta.

LE REGGAE
Les origines du reggae: mento et burru

Bien qu’interdite, la musique a toujours été omniprésente. Il y a eu un début d’orchestres dans les villages dans les années 1920, avec une grande influence du Quadrille. Le quadrille était une danse à la mode en France au début du XIXè s. qui se dansait souvent à quatre couples évoluant en carré. Puis, il y a eu d’autres musiques et danses voisines telles que le Calypso (Trinidad), la Samba (Brésil), la Rumba (Cuba). Il s’agissait des musiques les plus populaires en Jamaïque. D’où, un très grand brassage musical.

Le mento

Le mento est l’une des origines significatives du reggae. C’est une musique et une danse populaires lyriques des années 1950, proches du calypso.

A savoir: le calypso est un chant populaire et une danse apparus au XIXè s., qui ont des origines créoles, espagnoles et africaines, liées au carnaval. Il s’est répandu en Amérique centrale et dans les Antilles dans les années 1930. Vingt ans plus tard, il a connu un succès international. Mélangé à de la soul music, il est devenu de la soca, mélangé au rap, le rapso

Le mento est une musique jamaïcaine jouée avec différents instruments tels que le banjo, la guitare et l’harmonica, puis divers objets.

Ainsi le reggae est un mélange musical entre le mento (structure de sa ligne de basse, style vocal, rythme rapide et mélodies douces) et les tambours Burrus d’Afrique. Count Ossie, véritable précurseur, est le percussionniste de Burrus le plus reconnu. Il fonde en 1951 un centre culturel rasta. Les bases de la musique rasta sont donc fondées sur une pulsion régulière sans les transes africaines.

Diffusion du reggae
Les sound-systems

La musique jamaïcaine est généralement diffusée dans les années 1940 par les sound-systems. En effet, les Jamaïcains n’ont pas assez d’argent pour acheter des radios, des électrophones et des disques. Beaucoup n’ont même pas l’électricité.
Les sound-systems sont des sonorisations mobiles, des véritables discothèques ambulantes. Il y a un programmateur dit selecter qui choisit les musiques, et un toaster (futur dj) qui commente et anime au mieux. L’influence significative des sound-systems reste la rythmique, à savoir le duo basse-batterie.

Il existe une très grande violence entre les sound-systems. Ils s’approvisionnent tous aux Etats-Unis. Au début des années 1950, ils diffusent principalement du swing et du Rhythm’ N’ Blues. Mais à la fin des années 1950, le Rhythm’ N’ Blues s’essouffle et l’approvisionnement aux Etats-Unis devient plus problématique. Ils font donc appel aux artistes locaux.

Coxsone, Leslie Kong, Arthur Duke Reid
Personnages incontournables de la production musicale jamaïcaine

Clement TODD, dit « Sir Coxsone Downbeat ». C’est le « Père de l’industrie musicale jamaïcaine ». Il a son propre sound-system à Kingston. Il emploie les fameux Count Machuki (DJ, précurseur du rap) et Prince Buster qui est alors boxeur. Au début des années 1960, il créé son studio, le « StudioOne » qui devient rapidement une pépinière de futurs artistes reggae. Ces derniers n’ont jamais de contrats et sont peu ou pas payés.

Leslie Kong. Il créé le label « Beverley’s » dont Jimmy Cliffest le représentant le plus connu.

Arthur Duke Reid. Plutôt violent dans ses méthodes, il est puissamment armé et détruit beaucoup de sound-systems. Il produit à partir des années 1960 et créé son label « Treasure Isle ». C’est le producteur des meilleurs titres de rock steady.
A savoir: le rock steady est un style musical jamaïcain de la fin des années 1960, précurseur du reggae, dans lequel chant et guitare électrique sont au premier plan (Prince Buster). C’est une musique pour ceux qui souffrent 1968-1969) .

Naissance du reggae

En Jamaïque, on écoute plusieurs musiques telles que le jazz, la soul, le boogie-woogie, le blues jam, du rhythm’ n’ blues très épicé et le ska, une musique très joyeuse et très optimiste.
A savoir: le boogie-woogie est un style de piano jazz puissant, simple et direct apparu au début du XXè s., en vogue entre la fin des années 1930 et la fin des années 1940. Il a influencé les débuts du Rhythm’ N’ Blues et du Rock’ N’ Roll.
Le ska est un courant musical jamaïcain de la fin des années 1950, proche de la soul et du rhythm’ n’ blues étasuniens, à l’origine du rock steady et du reggae (Prince Buster, Owen Gray)
.

C’est en 1968 que naît le reggae. Le premier titre est composé par Toots And The Maytals, un groupe vocal majeur de rock steady, et produit par Lee « Scratch » Perry. Il s’intitule « Do The Reggay ». L’origine du mot « reggae » viendrait du mot « streggae » (femme qui couche avec tous les hommes). Ce mot ne plaisant pas aux radios, ils l’auraient donc transformé en « reggae ».

L’élément essentiel du reggae est la basse électrique. Rajoutez à cela un tempo ralenti et une batterie sur un rythme syncopé qui frappe les contretemps. A ces débuts, le reggae était une formation vocale en trio, une musique urbaine venant du guetto. Elle va s’associer à la spiritualité des rastas, à leurs souffrances qu’ils subissent au quotidien. Les paroles et la musique sont très importantes, et la ganja rendra le reggae plus « cool ». Le reggae a également été influencé par la musique noire américaine comme nous l’avons précédemment évoqué.

Succès du reggae

Le premier succès du reggae se fait d’abord sentir au Royaume-Uni, pour deux raisons: d’une part, il y a une importante communauté jamaïcaine à Londres; d’autre part, le mouvement des Skinheads est très proche des revendications et des souffrances du peuple jamaïcain (The Clash, The Sex Pistols, Johnny Roten, Nina Haagen). Le reggae va se confondre peu à peu avec les musiques occidentales, notamment la pop musique (UB40, Joe Cocker et même les Rolling Stones). Quant aux Etats-Unis, le succès se fait attendre. Il arrive lentement avec Stevie Wonder et son « Paster Blaster », ainsi que Grace Jones.
En France, c’est Serge Gainsbourg qui fait connaître le reggae avec l’album « Aux armes et caetera » de 1979 et sa version jamaïcaine de la Marseillaise. N’oublions pas aussi Bernard Lavilliers avec le titre « Stand the guetto » de 1979, et Bill Deraime avec « Sèvres-Babylone ».
En Afrique, le succès du reggae est quasi immédiat et beaucoup plus vif avec le titre « Zimbabwe » de l’album « Survival » de Bob Marley.

Evolution du reggae

Il faut distinguer le roots reggae (Burning Spear, Israel Vibration) qui est le reggae des racines, en rapport avec le mouvement rastafarien, et les diverses évolutions de la musique reggae dues en partie aux évolutions techniques.

Le dub

Ce terme anglais signifiant doubler, copier est un style musical jamaïcain apparu malencontreusement dans les années 1970. Il est fait de morceaux remixés et manipulés en studio. En effet, en studio, King Tubby oublie de connecter la piste de voix et décide de graver ce « titre » en face B. Gros succès. A l’origine, il s’agit donc d’une version instrumentale épurée d’un morceau de reggae dans laquelle on a retiré les voix et à qui l’on fait subir différents effets électroniques. On retrouve le dub sur les faces B sous l’intitulé de version instrumentale ou « riddim » (accompagnements rythmiques). Le dub influencera par la suite la production ambient, techno, jungle ou hip-hop et s’implantera en Angleterre. Les artistes de dub à connaître sont Lee « Scratch » Perry, Mad Professor, Augustus Pablo ou encore U Roy. A noter en marge du dub, le dub poetry qui est de la poésie sur de la musique dub, un nouveau genre créé par LKJ.
Le Lover’s Rock
C’est du reggae soul datant de 1975, une musique plutôt douce, représentée par Gregory Isaacs.

Le Rockers
Créé par Sly Dunbar, le rockers a une rythmique plus lourde et un style vocal plus doux. Années 1975-1978. Mighty Diamonds, les Abyssinians.

Le Digital Reggae
Créé par Prince Jamy en 1985. Reggae avec un clavier numérique.

Le Raggamuffin

Vient des mots « rag » (chiffon) et « muff » (andouille). « Ragamuffin » signifie « gueux ». C’est une version numérique du reggae en date du début des années 1990, influencée par les techniques du dub et le chant du rap. Les paroles sont mi-parlées, mi-chantées, et ne ressemblent en rien à celles du reggae. Les thèmes abordés ne sont pas les mêmes. Ils ont une image rebelle. Shinehead, Sly & Robbie, Shabba Ranks, Ninjaman, Yellowman. Le raggamuffin explose en France avec le titre « Boombastic » de Shaggy.

Le Rap

Le reggae est une des sources du rap. En effet, le rap a diverses origines dont le preaching des prédicateurs noirs, le talk over (improvisation parlée qu’invente un DJ sur de la musique pour annoncer le morceau suivant) mais aussi les toasters jamaïcains qui animaient à partir des années 1940 dans les sound-systems. Ils se sont transformés en DJ. A noter aussi le slack ou slackness, qui est l’utilisation dans les chansons de paroles explicitement sexuelles, en vogue dans le reggae des années 1980. Le sexe devient omniprésent, d’où notamment le dutty dub avec un son froid et répétitif.

Le Hip-Hop (Diana King)_Le Trip-Hop_ La Jungle_La World Music (Toure Kunda)

Le New Roots
Nouvelle vague de Roots Reggae, créé par Sizzla (Zion Train, Alpha Omega).

Influence du reggae

Partout dans le monde, le reggae a influencé beaucoup d’artistes. Et son avenir passe notamment par le mélange avec d’autres styles musicaux. Suit une liste non exhaustive d’artistes fortement influencés par la musique reggae.

Eagle Eye Cherry, Ben Harper, Finley Quaye, Tori Amos pour qui le reggae est une source.
Horace Andy (Massive Attack), Portishead.
Groupes indo-pakistanais tels qu’Asian Dub Fondation, Fun-Da-Mental avec un ragga violent.
France: la Mano Negra, les Négresses Vertes inspirés par le reggae.
Afrique du Sud: Lucky Dube.
Côte d’Ivoire: Alpha Blondy, Serge Kassy, Ismaël Isaac.
Sénégal: Maxidilick Adioa.
Egypte: avec de la Jeel Music (pop égyptienne). Hamid Shaïri, Mohammed Mounir.
Océan Indien: Kaya, l’inventeur du seggae, un mélange de sega et de reggae.
A savoir: le sega est une musique populaire rurale venant des îles de l’Océan Indien (Maurice, Réunion, Comores, Seychelles, Madagascar) .
Inde: mélange de Bhangra Beat et de Ragamuffin apparu dans les années 1990, appelé Bhangramuffin.
A savoir: La Banghra Beat est un mélange de musiques indo-pakistanaises traditionnelles avec des ryhtmes disco et techno.

Quant au reggae à la française, il débute dans les années 90 avec Saï Saï, Mickey Mossman, Princesse Erika, Tonton David. D’autres artistes français connaissent un vif succès aujourd’hui tels que Pierpoljak, Nuttea, Sinsemillia, Marcel et son orchestre. Le reggae français est avant tout très festif. L’idéologie rasta est totalement passée à la trappe et la religion complètement usurpée.

Autant dire que l’expansion du reggae est internationale.

GRANDES FIGURES DU REGGAE

Vous trouverez dans l’ouvrage de nombreux renseignements sur les principales figures du reggae, à savoir Bob Marley and The Wailers, Chris Blackwell, un producteur blanc londonien qui créa Island Records, Lee « Scratch » Perry, Jimmy Cliff et Burning Spear.

LA VIE QUOTIDIENNE DES RASTAS
La ganja

Appelée « l’amie du pauvre », la ganja est un terme originaire de l’Inde. Il s’agit de chanvre indien jouant un rôle quasiment religieux pour les rastas. L’arrivée de la ganja en Jamaïque s’est faite par la main d’œuvre indienne après l’abolition de l’esclavage en 1838 et par les planteurs eux-mêmes. La ganja a plusieurs utilisations: balsamique naturel pour soigner, boisson tonique, plats épicés et bien sûr la fumer. C’est surtout au sein de la communauté du Pinnacle, première communauté rasta, que la ganja se propage. En effet, elle est considérée comme une herbe sacrée et systématiquement utilisée par les rastas dans la pratique religieuse. Cependant, elle reste une substance illicite, même aujourd’hui malgré une consommation très importante.

Le look rasta
Les Dread Locks

Apparues dans les années 1940 seulement. Avant les rastas avaient les cheveux courts et étaient barbus. Trois origines possibles des Dread Locks: d’une part, en référence à la Bible; d’autre part, un hommage aux racines africaines; enfin, peut-être empruntées aux Hindous.
Le terme « Dread » signifie terrible. En effet, les effets premiers des Dread Locks à ses débuts sont la peur et la suspicion de saleté. Aujourd’hui encore, on retrouve parfois ces mêmes idées de méfiance et de distance. C’est une rupture également avec les codes occidentaux, Babylone. Cependant, ce ne sont pas les Dread Locks qui font le rasta car ce dernier reste avant tout libre de ses choix, avec ou sans Dread Locks.

Les Tams
Il s’agit des bérets de laine que portent les rastas.

Les symboles éthiopiens
D’une part, le lion, symbole de la tribu d’Haïlé Sélassié, premier empereur d’Ethiopie et dernière réincarnation de Dieu sur terre. D’autre part, les couleurs du drapeau: vert (végétal), jaune (richesse du continent) et rouge (l’Eglise triomphante).

Les effigies de Bob Marley, Haïlé Sélassié et Marcus Garvey

La nourriture

Les rastas sont végétariens. La nourriture doit être naturelle, à base de grains, de fruits, de légumes et de poissons. Il est interdit de consommer de la nourriture en conserve, de la viande, du sel, de l’alcool et des coquillages. Dans l’ouvrage, vous pourrez vous familiariser avec la cuisine rastas. En effet, plusieurs recettes sont proposées.

Les femmes et les enfants

Les femmes rastas ont le devoir de s’occuper de la cuisine, de l’éducation de leurs enfants et bien sûr de leurs hommes, sexuellement parlant. La polygamie est courante chez les rastas et les femmes ont beaucoup d’enfants. Il est strictement interdit aux hommes de partager leurs lits quand les femmes sont indisposées car elles sont considérées comme impures. De plus, elles ne doivent pas utiliser de moyens de contraception car les rastas refusent la médecine moderne. De même pour les écoles, elles sont les émanations directes de Babylone. Autant dire que les conditions des femmes n’ont connu aucun changement avec les rastas.

Le vocabulaire

L’anglais est la langue officielle depuis la colonisation au XVIIè s. Mais il y a aussi le créole jamaïcain qui est un mélange entre l’anglais, l’espagnol, le portugais et les langues africaines. Le débit est plutôt rapide, lyrique, dynamique et actuel. Il existe littéralement un dialecte rasta. Dans l’ouvrage, vous avez la possibilité d’apprendre les bases de ce dialecte rasta avec différentes leçons et un petit lexique, fort intéressant.

L’image des rastas dans nos sociétés

Dans la publicité, les rastas sont souvent présentés avec leurs Dread Locks, les trois couleurs, comme des hommes « cool » et bien constitués physiquement. Hors publicité, le mode de vie des rastas est perçu comme original et rebelle à la fois. Dans les Arts Plastiques, ce sont toujours les mêmes clichés qui reviennent.

Et demain? Comment seront-ils perçus? Nul ne le sait. Cependant, il est certain qu’il y aura matière car les rastas ont toujours mauvaise presse.

La vie quotidienne des rastas est très intéressante dans cet ouvrage. Néanmoins, elle n’est pas assez développée. Ce qui est bien dommage car on reste un peu sur sa fin après avoir lu toute une partie très enrichissante et complète sur le reggae. Si les rastas et le reggae vous sont totalement inconnus, alors n’hésitez pas à découvrir cet ouvrage écrit par Laurent Lavige et Carine Bernardi.

Virginie Guiberteau

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9 commentaires sur “Tendance Rasta

  1. je suis en train de rédiger un dossier sur le reggae et cet article est vraiment bien!!!! il est très complèt!

  2. Merci pour ce compliment. Je te conseille vivement de lire ce livre, il est très facile à lire et vraiment très intéressant, notamment sur l’histoire du reggae, car là je suis allée à l’essentiel.

  3. Tu dis vraiment nimp toi! Tu parle de la façon dont les Rasta sont perçu par la société mais avec les conneries que tu débite c’est pas étonnant que Babylone ne comprenne rien au mouvement. Si tu veux décrire le mouvement Rasta alors lis des livres écrit par des Rasta et pas écrit par Babylone! Je sais pas ou t’as trouvé tes truc sur les Femmes et l’Education des enfants mais c’est vraiment nimp…

    « – Les Douze Tribus d’Israël. C’est le mouvement rasta le plus célèbre, composé surtout des classes moyennes. Mouvement rasta très libéral. Bob Marley l’a fortement soutenu. Son influence fut très importante dans les années 1970.
    – Les Bobos. Communauté rasta très stricte et méprisée des autres rastas jusque dans les années 1990.
    – L’Eglise sioniste copte d’Ethiopie. Communauté rasta composée de capitalistes avec un commerce de la drogue très actif.
    – Les Nyabinghis. Communauté rasta originaire des reines africaines, empreinte de violence, d’extrémisme, de haine et de racisme. Il n’y a pas de leader. »

    —> jamais vu autant d’idioties en si peu de ligne!

  4. J’ai vraiment aime cet article car il tend vers la completude, merci!!! Que Jah veille sur toutes tes entreprises.

  5. La partie sur la nourriture est fausse il ne leur est pas interdit ils ont le choix de leur nourriture leur code est plutot d’être végétarien, en effet, mais en aucun cas ils n’ont d’obligation !

  6. Salut tout le monde!

    Je suis a Montréal pour les études (il parais…) et je fais un écrit sur la religion rastafari!!
    Je cherche des personnes pouvant m’aider a égailler mon rapport, pratiquante et aillant de témoignage!! C’est pas facile de trouver des contacts donc si vous pouvez m’aider écrivez a: mylene.huetz@gmail.com!!

    Love=)

  7. j ai trouvé se petit document très interessant car je ne comprenais pas grand choses aux rasta mais maintenant c est un peu plus claire dans ma tete.

  8. Petite rectification : le new roots n’a pas été créé par Sizzla mais antérieurement par Garnett Silk. Buju Banton et Capleton ont permis de faire basculer le reggae du raggamuffin au new roots en se convertissant au rastafarisme. Le slackness parle aussi de violence et pas seulement de sexe.

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